Afrique: Mabingué Ngom, Directeur régional de UNFPA – « Il faut absolument passer par l'éducation des filles pour être présent aux rendez-vous de 2030 et 2063»

1 Février 2018

Le Directeur régional du Fonds des nations unies pour la population (Fnuap) encourage les pays et leurs partenaires à travailler main dans la main et dégager les ressources pour permettre que les filles aillent à l'école, y rester afin de participer à l'avenir de l'Afrique.

M. Mabingué Ngom a fait cette invite en marge des activités du Forum de financement du partenariat mondial pour l'éducation qui s'est ouvert ce jeudi 1er février à Dakar.

Selon lui, la capture du Dividende démographique est le chemin le plus court pour sortir l'Afrique de la situation dans laquelle elle se trouve et être présente au rendez-vous de 2030 et 2063. Mais pour se faire, précise-t-il, « il faut absolument passer par l'éducation des filles ».

Avant de déclarer devant le parterre d'acteurs qui planchent autour du financement de ce secteur clé que : « l'éducation des filles est indispensable pour la capture du Dividende démographique ». Un combat désormais porté par l'Union Africaine qui l'a inscrit parmi ses priorités.

Dans son plaidoyer en faveur des filles, Mabingué Ngom pense que l'éducation de cette frange de la population est la chose qui peut tout changer en Afrique au Sud du Sahara.

Pour lui, c'est un instrument extraordinaire pour régler la question de la vulnérabilité de la fille, de la femme et de la société dans son ensemble.

« C'est également un instrument pour rétablir les inégalités de genre et je crois que c'est indispensable si nous voulons gagner le pari de la capture du Dividende démographique parce que c'est l'éducation de la fille qui peut nous permettre de valoriser cet important capital humain que nous avons dans plus de 50% de la population ».

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Le directeur régional de l'UNFPA pense qu'il faut mettre et garder les filles à l'école. D'où l'obligation de créer un environnement favorable pour que les filles puissent étudier en paix en réglant les facteurs qui leur empêchent de réussir à l'école.

Par ailleurs, M. Ngom appelle à jeter un regard assez particulier sur les jeunes filles qui ont des besoins spéciaux qu'il faut prendre en compte pour leur permettre de contribuer à un développement économique et harmonieux de nos sociétés.

Conjurer les facteurs qui freinent l'éducation des filles

Le pari est ambitieux et sa réalisation passe par la résolution d'un certain nombre de facteurs sociaux comme le mariage des enfants, la pression exercée sur la jeune fille dans la sphère familiale, comparée aux jeunes garçons…

Face à ce tableau si chargé, M. Ngom pense qu'il faut travailler lentement et résolument vers un redressement de ces traitements infligés à la petite fille.

D'après lui, « nous devons faire de sorte que, lorsque la fille voit ses règles, par exemple, que cela ne soit pas un facteur de mauvaise performance à l'école ».

Ce qui suppose une amélioration de l'environnement de l'école pour que la jeune fille se sente vraiment à l'aise d'être à l'école, de poursuivre ses études, mais également à la maison qu'elle soit dans toutes les conditions lui permettant d'étudier et de compétir.

M. Ngom considère que ce n'est qu'à travers ces changements qu'il est possible de retrouver au niveau des instances les plus élevées, au niveau de toutes les hiérarchies, des femmes présentes à côté des hommes.

Pour y parvenir, il faut commencer par résoudre des problèmes essentiels relatifs, par exemple, aux données d'Etat-civil.

Sur ce sujet, le patron Afrique de l'Ouest et du Centre du Fonds des nations unies pour la population (Fnuap) pense que : « il faut que chaque fille puisse avoir un certificat de naissance si on veut vraiment leur ouvrir les portes à l'éducation, à l'emploi, au travail pour prétendre à une vie décente ».

Face aux besoins financiers nécessaires pour la mise en œuvre, il estime que les ressources qui doivent financer l'éducation doivent provenir de tous  et de partout.

« Les familles doivent faire des efforts additionnels pour investir dans l'éducation de la fille. Les pays et leurs partenaires doivent faire les mêmes efforts. Les leaders traditionnels, le secteur privé aussi doivent également y contribuer ».

D'après lui, cette réunion qui s'est ouverte aujourd'hui à Dakar est une excellente opportunité pour que la communauté internationale d'une voix apporte son soutien aux efforts  des pays qui doivent être renforcés afin de pouvoir sortir la fille africaine de la mauvaise situation dans laquelle elle se trouve.

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