Yaoundé — Les décideurs politiques en Afrique centrale ont été priés d'établir des plates-formes pour le dialogue entre le secteur public et le secteur privé, comme l'un des moyens de renforcer la croissance durable dans la sous-région.
L'appel est une des recommandations faites par les participants lors d'une séance de réflexion sur les voies de la diversification économique en Afrique centrale, qui s'est tenue à Yaoundé, le 31 janvier.
La nécessité d'améliorer la disponibilité et la qualité de l'enseignement technique, en particulier pour les filles, et de promouvoir les champions nationaux ou régionaux du secteur privé susceptibles d'inspirer les jeunes entrepreneurs de la sous-région a également été soulignée.
Antonio Pedro, Directeur du Bureau sous-régional de la CEA pour l'Afrique centrale (BSR-AC / CEA), note que la situation budgétaire dans laquelle se trouvent de nombreux pays d'Afrique centrale fait de cette diversification économique une étape urgente.
M. Pedro déclare que « en s'appuyant sur le consensus de Douala - un appel à l'industrialisation récemment formulé par des représentants des secteurs public et privé - la réunion d'aujourd'hui énonce une série de politiques critiques qui devront être mises en œuvre » ajoutant, « Nous sommes passés du pourquoi au comment de la diversification économique ».
La réunion identifie quatre domaines thématiques clés pour l'intervention, notamment la nécessité d'un leadership politique efficace, le renforcement de la gouvernance et des capacités opérationnelles des gouvernements, la garantie de ressources financières suffisantes pour l'industrialisation et le renforcement des infrastructures et du capital humain.
La réunion est organisée par le BSR-AC / CEA dans le but d'établir des actions et des rôles clairs pour guider la formulation, la mise en œuvre, le suivi et l'évaluation, et la stratégie pour accélérer le processus de diversification économique, d'industrialisation et de transformation structurelle en Afrique centrale.
M. Pedro souligne qu'il est important de fournir un cadre propice à l'épanouissement du secteur privé en Afrique centrale et que le capital humain et les ressources humaines doivent être inclus de toute urgence dans la planification du développement. Il ajoute, « le renforcement des partenariats, et en particulier les liens avec le secteur privé est une question critique et transcendante ».
Le directeur du BSR-AC / CEA prévient également que compte tenu de l'espace budgétaire restreint pour les décideurs politiques de l'Afrique centrale, qui les oblige à être ingénieux, « nous devrons développer des cadres macroéconomiques robustes et des modèles prévisionnels pour renforcer la capacité des décideurs de la région à poursuivre à la fois l'ajustement structurel et la diversification économique ».
D'autres recommandations comprennent l'élaboration d'un guide sur la formulation et la mise en œuvre de la politique industrielle, un recueil de bonnes pratiques sur la diversification économique et l'établissement de communautés de pratique sur la diversification économique et la transformation structurelle pour continuer sur cette lancée.
Le représentant de la CEA suggère également que « les conseils d'experts des pays qui ont réalisé avec succès une transformation similaire, tels que Singapour et Dubaï, peuvent être impliqués pour informer ces processus ».
Le document final de la réunion, y compris l'ensemble des recommandations, sera publié ultérieurement. Pendant ce temps, des réunions trimestrielles seront organisées par le BSR-CA / CEA pour suivre les progrès de l'opérationnalisation du Consensus de Douala.
Les participants comprenaient des représentants du Gouvernement camerounais, des CER, de la CEA, du PNUD, du secteur privé, de la société civile, des universités et des centres de recherche.