Les jeunes leaders sont au cœur du dispositif mis en place pour l'atteinte des objectifs de l'Agenda de développement de l'Union africaine (Ua) à l'horizon 2063. Un sacerdoce qui met les jeunes dans l'obligation de faire face à une kyrielle de défis à relever.
« L'Agenda 2063 de l'Union Africaine et le rôle des Jeunes Leaders Africains dans sa mise en œuvre ». C'est le thème autour duquel le Centre Régional de Leadership du YALI (Young African Leaders Initiative) avait convoqué la réflexion, le 14 février à Dakar. C'était dans le cadre d'un atelier sur la diplomatie organisé à l'auditorium du CESAG.
L'Expert en Communication et Développement, Mme Eugénie Rokhaya Aw est formelle : « l'agenda 2063 parle des jeunes qui, de leur côté, doivent relever des défis importants dont celui de l'engagement citoyen ».
Un postulat conforté par le directeur du CESAG, M. Boubacar Baidari pour qui, les jeunes du YALI sont des leaders qui auront en charge de porter les problèmes de l'Afrique.
Une sorte de plaidoyer qui doit résoudre une vieille doléance émanant souvent des jeunes qui ne cessent de se plaindre de leur non implication dans l'élaboration des politiques et programmes de développement.
Devant cet état de fait, Mme Aw pense que réussir un tel pari revient d'abord à faire comprendre aux jeunes que l'Agenda de l'UA leur est destiné du moment que ses retombées sont attendues à l'horizon 2063.
Pour cette femme de média, il est important de laisser aux jeunes la latitude de se situer dans cet agenda 2063. « Si des projets et des orientations concrètes sont données, il faut montrer aux jeunes comment ils comptent les matérialiser à travers leurs projets ».
Ou bien : « comment les jeunes peuvent reformuler ou élaborer des projets les concernant et qui leur permet de participer au développement de leur continent ? » Ce qui les propulse désormais devant le défi d'investir le niveau continental.
Il s'agit, pour les jeunes, de transformer les idéaux de l'Agenda 2063 en réalité. « Vos plans d'action sont attendus lorsque vous serez à l'étape post-formation », lance-t-elle aux jeunes du YALI.
La co-animatrice de ce séminaire, Mme Marième Sy, abonde dans le même sens. Directrice Afrique au Ministère des Affaires Étrangères du Sénégal, elle estime que les questions de développement nécessitent l'engagement de tous les citoyens.
C'est dans cette logique qu'elle loge le programme de formation que l'UA initie en vue de mettre en place un cadre appelé Jeunesse 2063 pour la promotion de l'Agenda continental.
Par ailleurs, souligne Mme Sy, l'Union africaine doit, à son tour, relever le défi de son financement pour espérer réussir l'enrôlement des jeunes dans la mise en œuvre de sa vision de développement.
L'Ambassadeur du Gabon au Sénégal, M. Michel Régis Onanga M. Ndiaye, pour sa part, pense que le premier défi de la mise en œuvre de l'Agenda de l'UA est de rester travailler en Afrique où le développement ne dépend que des jeunes leaders.
A son avis, tout découle de la capacité des jeunes à s'adapter et à intégrer les mutations mais aussi d'avoir le courage d'exprimer leur génie et le mettre au service du développement.
En dehors des fortes idées et recommandations émises, cette rencontre du YALI était importante à plusieurs titres. Elle avait le mérite de révéler à quel niveau l'Agenda 2063 de l'UA est méconnu du grand public. La plupart des jeunes étudiants qui ont assisté à ce séminaire ont affirmé découvrir l'agenda de l'UA à travers cette rencontre.
Les autorités communautaires sont ainsi interpelées. Ils sont dans l'obligation de mettre les bouchées doubles pour accélérer la vulgarisation de ce programme qui est seulement le cadre de référence pour le développement économique et social auprès des populations africaines.
Afin de rectifier le tir, Mme Eugénie Rokhaya Aw appelle les jeunes leaders à indiquer comment engager l'UA dans une communication plus efficace via les réseaux sociaux au niveau national, régional et continental.
Pour rappel, le Young African Leaders Initiative (YALI) est une initiative de Barack Obama, ancien président des États-Unis, qui date de 2010. Son objectif est de soutenir les jeunes leaders africains dans leurs efforts pour stimuler la croissance et la prospérité, renforcer la gouvernance démocratique et améliorer la paix et la sécurité dans le continent africain.
Les responsables du CRL soulignent qu'au départ, cette initiative a consisté en une série de fora de haut niveau dont, le Forum d'Obama avec les jeunes leaders africains d'août 2010, le Forum des jeunes Africaines pionnières de juin 2011, et le Sommet sur l'Innovation et le partenariat pour le mentorat des jeunes leaders africains de juin 2012, en plus des quelques deux mille (2000) activités pour la jeunesse qui ont eu lieu dans les Ambassades américaines implantées à travers le continent africain.
Fort du succès de ces événements, poursuivent-ils, le YALI s'est élargi en trois principaux programmes : le Mandela Washington Fellowship, Le YALI Network, et les Centres Régionaux de Leadership YALI.
Avant de préciser que les Centres Régionaux de Leadership ont été créés en Afrique, pour avoir plus d'impact en formant plus de leaders. Les centres sont basés à Nairobi (Kenya), à Pretoria (Afrique du Sud), à Accra (Ghana) et à Dakar (Sénégal).