La Gambie est à la recherche de 2,4 milliards de dollars pour financier son Plan National de Développement (PND 2018-2021). Ses autorités l’ont fait savoir lors d’un atelier de plaidoyer ouvert ce mardi 20 février à Dakar. Un tour de table est prévu en mai 2018 à Bruxelles. Les Partenaires financiers sont appelés à faire des dons et subventions pour soutenir l’émergence de cette « nouvelle Gambie ».
La « nouvelle Gambie » est dans la place. Le pays vient de décliner ses nouvelles ambitions de développement. L’actuel régime qu’incarne Adama Barrow depuis décembre 2016, l’a confiné dans un Plan national de Développement (Pnd) qui réunit depuis ce mardi 20 février à Dakar, partenaires techniques et financiers, acteurs de société civile, entre autres, dans le cadre d’un atelier de plaidoyer.
Calibré sur la période 2018-2021, ce programme est évalué à près de 2,4 milliards de dollars. Son objectif global est de « promouvoir la bonne gouvernance, la reddition de comptes, la cohésion sociale, la réconciliation nationale et une économie revitalisée et transformée pour le bien-être de tous les Gambiens ».
Ce qui fait dire M. Mohamed Ibn Chambas, représentant spécial du secrétaire général de l’ONU pour l’Afrique de l’Ouest et du Sahel, il inclut les priorités et engagements régionaux comme l’agenda 2063 de l’Union africaine et les Cinq Priorités de la Banque Africaine de Développement (Bad) pour transformer le continent.
L’ambassadeur de la Gambie au Sénégal, M. Elimane Ebrima Ndour assure que depuis l’arrivée de M. Barrow comme Président de la République, le pays entame une nouvelle ère avec une fenêtre d’opportunités qui devrait être exploitée pour jeter les bases d’un État démocratique moderne et entreprendre les réformes clés nécessaires pour asseoir les bases d’une croissance durable.
La Banque africaine de développement (Bad) coorganisatrice de cette rencontre de Dakar assure que le processus d’élaboration du Plan a été participatif, impliquant le gouvernement, la société civile, les organisations non gouvernementales, le secteur privé et les partenaires au développement.
Selon le directeur général adjoint de la BAD, Mme Marie-Laure Akin-Olugbade les perspectives publiées par la Banque montrent que le développement de la Gambie dépendra de la capacité du nouveau régime à regagner la confiance des partenaires techniques et financiers.
Avec une croissance de 3,5% en 2017, un déficit budgétaire réduit, elle juge nécessaire d’augmenter la résilience de la Gambie et assure de l’engagement de la BAD qui y a investi près de 400 millions de dollars depuis 1974.
Les bailleurs invités à faire des dons et des subventions
Cette rencontre de deux jours veut fournir une plateforme au gouvernement de la Gambie qui y a présenté son PND aux partenaires intéressés et échangé sur la meilleure façon de supporter la transition du pays à un État pleinement démocratique et de reconstruire son économie au profit de tous ses citoyens.
Cette rencontre de Dakar annonce une conférence internationale sur la Gambie prévue à Bruxelles en mai 2018 que le pays compte organiser avec l’Union européenne (Ue) pour mobiliser les ressources nécessaires pour la mise en œuvre du PND.
Compte tenu d’un héritage chaotique légué par le régime de Yaya Jammeh qui a laissé une économie en lambeau, les enjeux s’annoncent énormes. Un état de fait qui conduit Mme Louise Cord, directeur pays de la Banque mondiale à inviter les partenaires financiers à faire des dons et des subventions. « Le PNG est un plan ambitieux et il doit établir des priorités pour sa réalisation. Il faudra que ce plan soit financé de subventions et de dons ».
Elle annonce ainsi un don de 56 millions de dollars que la Banque mondiale va faire en 2018 et cherchera à mobiliser des fonds additionnels.
Elle fait également part de la disponibilité de l’institution de Bretton Wood à consacrer 70 millions de dollars pour le secteur énergétique gambien mais aussi fournir des éléments d’analyse pour les réformes à faire dans certains secteurs.
Le chef de la délégation de l’Union européenne, Mme Cécile Tassin-Pelzer, de son côté, fait part de l’engagement de l’organisation qu’elle représente à soutenir la Gambie.
Se félicitant de la réconciliation en cours ainsi que des réformes constitutionnelles, elle estime qu’à travers ce PND, le gouvernement gambien a montré la voie à suivre.
Elle annonce ainsi une promesse de 150 millions d’euros que l’Union européenne va consacrer à moyen terme à la Gambie, sans compter les 75 millions d’euros signés l’année dernière.
Dans cette dynamique, 25 millions d’euros seront transférés dans le compte du trésor gambien en plus d’un portefeuille de 25 millions d’euros en cours pour le financement d’infrastructures, d’agriculture, de services…
Le Ministre des Finances et des Affaires Economiques de la Gambie M. Amadou Sanneh, de rappeler que le plan est sous-tendu par une stratégie de financement actuellement à l’étude et qui sera présentée lors de la conférence de mai 2018 à Bruxelles.
A l’en croire, les priorités du plan répondent aux aspirations du peuple gambien et que le défi le plus urgent est le manque d’opportunités pour la jeunesse qui n’hésite pas à prendre la pirogue de fortune pour des lendemains meilleurs.
M. Sanneh confie que des plans sectoriels sur l’agriculture, l’énergie, les infrastructures, entre autres, seront déclinés.