Le Consensus de Douala, un appel à l'action lancé en septembre 2017 pour la diversification et l'industrialisation rapides des économies des pays d'Afrique Centrale par les experts de la CEA et un panel constitué de plus de cent planificateurs de haut-niveau ainsi que d'autres acteurs de la sous-région produit déjà des retombées.
Les participants de la 33eme session tenue à Douala du Comité intergouvernemental d'experts (CIE), organe chargé du contrôle de la contribution de la CEA aux initiatives de développement durable en Afrique centrale qui avait procédé à la préparation dudit Consensus auront le sourire aux lèvres à l'idée que les États membres commencent à prendre des mesures en rapport avec l'appel. Ceci fait suite à un échange récent entre le Gouvernement du Cameroun et les représentants du secteur privé national sur « la diversification de l'économie et la transformation locale des produits » tenu à Douala, ville qui avait émis l'appel il y a de cela 5 moins uniquement.
« C'est avec beaucoup d'enthousiasme que nous de la CEA avons suivi les travaux entre le Ministre camerounais de l'Économie, de la planification et de l'aménagement du territoire (MINEPAT) et un groupe d'entreprises locales. Ces travaux étaient presqu'en parfaite synchronie avec le langage du Consensus de Douala et une séance de réflexion récente sur l'opérationnalisation du Consensus dans laquelle les plus proches collaborateurs du Ministre Louis Paul Motaze ont joué un rôle de premier plan », a déclaré M. Antonio Pedro, Directeur du Bureau sous-régional pour l'Afrique Centrale sis à Yaoundé.
« Le Consensus de Douala appelait principalement les Gouvernements et le secteur privé à accélérer la diversification, surtout à travers l'industrialisation des économies d'Afrique Centrale qui ont subi les affres des chocs externes en raison de l'effondrement des prix des matières premières sur le marché mondial. Le Consensus a relevé l'importance de prioriser la politique industrielle dans les visions et stratégies de développement national tout en assurant la mise en cohérence avec le reste des politiques sectorielles et macroéconomiques et sectorielles, notamment les politiques commerciales, et à organiser « des réunions régionales de haut-niveau entre les États membres et les acteurs du secteur privé ».
« Ces messages sont en droite ligne avec les mesures prises par les États membres d'Afrique Centrale, en particulier le Cameroun en vue de la diversification de leurs économies et de l'accélération du rythme de l'industrialisation dans la sous-régions. Nous enregistrons déjà des résultats encourageants », a indiqué M. Pedro.
« En fait, lors de la séance de réflexion sur les Voies de la diversification en Afrique Centrale que nous avons organisée récemment à Yaoundé, notamment sur l'opérationnalisation du Consensus de Douala, unconsensuss'est dégagé sur la nécessité pour les pays de la sous-région de réaliser des progrès rapides vers la diversification horizontale et verticale de leurs économies et d'ajuster leurs politiques en conséquence », M. Pedro a-t-il ajouté.
La diversification horizontale des économies d'Afrique Centrale implique la multiplication des domaines de production économique, rompre avec l'exploitation du pétrole et des minerais uniquement (tel que c'est le cas dans certains pays) et migrer vers d'autres domaines tel que l'agro-industrie et l'économie du savoir, par exemple. La diversification verticale des économies d'Afrique Centrale impliquera par contre le renforcement des capacités de production dans un secteur donné et le développement d'une chaine de valeurs complète dudit secteur à telle enseigne qu'une nation productrice comme le Gabon ne se concentre pas uniquement sur la « première transformation» des grumes (sciage et rabotage), mais migre plutôt de manière séquentielle vers « la deuxième transformation » (production des contreplaqués de haute qualité) et vers la « troisième transformation » (production des portes, des meubles, des planchers de qualité, etc.)-pour générer plus d'emplois, réduire la vulnérabilité aux fluctuations des cours des matières premières, explorer les meilleurs termes de l'échange et générer plus de recettes pour une telle économie.
« Le Cameroun a adhéré au programme « Made in Central Africa » qui est au cœur du Consensus de Douala. Nous saluons de ce fait le lancement récemment, à Douala par le Premier Ministre Philemon Yang, d'une usine biochimique et pharmaceutique qui produira un milliard d'unités de médicaments par an au plan local. Nous attendons avec impatience de tels exemples en Afrique Centrale pour stimuler le commerce intra-régional et renforcer la résilience des économies locales. L'adoption de la ZLEC rendra cette perspective plus évidente », le Directeur du Bureau de la CEA pour l'Afrique Centrale a-t-il poursuivi.
Il a conclu que « ces événements sont une bonne nouvelle pour nous et nous sommes plus déterminés que jamais à suivre les approches pragmatiques vers la diversification en Afrique Centrale, qui comme nous l'avons convenu récemment, requiert la mobilisation du leadership pour l'action, le renforcement des capacités cognitives et du capital humain, l'expansion de l'infrastructure, l'amélioration du climat des affaires, la promotion du développement du secteur privé ainsi que l'innovation des financements et l'établissement des partenariats pour le développement ».
En conséquence, la CEA continuera de travailler véritablement avec ses partenaires dans l'optique d'opérationnaliser davantage le Consensus de Douala.
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