Beaucoup de Kényans n'en croyaient pas leurs yeux lorsqu'ils ont vu « leurs présidents », celui de la République et celui du peuple, Uhuru Kenyatta et son opposant Raila Odinga pour ne pas les nommer, main dans la main et tout sourire devant le perron du Harambee House pour sortir le Kenya de la logique de la guerre civile dans laquelle il semble empêtré depuis une dizaine d'années, au lendemain de chaque échéance électorale.
Cette scène, pour le moins surréaliste, s'est déroulée le 9 mars dernier, à quelques heures de l'arrivée à Nairobi du Secrétaire d'Etat américain, Rex Tillerson, dans le cadre de sa tournée africaine, la première du genre depuis son entrée en fonction. Il n'en fallait pas davantage pour que certains observateurs trouvent dans cette poignée de main entre les deux ennemis politiques jurés du Kenya, la conséquence d'une pression américaine pour rabibocher leurs positions antagoniques qui ont déjà entraîné une centaine de morts depuis la dernière élection présidentielle.
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