Apporter sa pierre dans le vent de la révolution de l’agriculture sénégalaise. Telle est l’ambition du Groupe SEDIMA qui se qualifie comme une entreprise citoyenne qui contribue à l’autosuffisance alimentaire et assume pleinement sa responsabilité en tant qu’acteur majeur du secteur avicole sénégalais. Ses responsables l’ont fait savoir dans le cadre de la 11e édition du Salon International des Industries et Techniques Agroalimentaires (Siagro) qui s’est tenue du 13 au 16 mars 2018 à Dakar.
La 11e édition du Salon International des Industries et Techniques Agroalimentaires (Siagro) a vécu. Ce grand rendez-vous très prisé par des entreprises européennes comme africaine s’est terminée avec un brin d’engagement pour les entreprises hôtes.
C’est à l’image du Groupe SEDIMA qui ne compte pas laisser l’exclusivité des initiatives qui dictent le marché local, aux multinationales notamment celles européennes qui bénéficient des facilités qu’offrent l’Accord de Partenariat Économique (Ape) pour essayer de contourner les mesures protectionnistes initiées depuis quelques années par les autorités sénégalaises en faveur des acteurs locaux. Une interdiction qui court jusqu’en 2020.
Selon ses responsables, le Groupe SEDIMA veut changer les règles du jeu et fournir un produit de qualité aux consommateurs sénégalais.
Un double objectif articulé autour de trois axes majeurs que sont, entre autres, l’élaboration de différents protocoles de vaccination pour les poussins dès la naissance ; l’introduction d’un programme d’alimentation à quatre temps pour les poulets de chair.
A cela s’ajoute la mise en œuvre d’un programme d’intégration des fermes avicoles.
En somme, l’entreprise veut s’appuyer sur des innovations pour révolutionner l’agriculture sénégalaise, notamment la filière avicole dont la production était estimée à 30 millions de poulets en 2016.
Il faut rappeler que les autorités sénégalaises estimaient à 300% la croissance dans ce sous-secteur entre 2006 et 2016 avec la création de 20 mille à 30 mille emplois directs, surtout dans le volet industriel.
A travers le Plan Sénégal Émergent (Pse), le gouvernement mise sur une contribution de la filière aviculture à hauteur de 33% en 2017, contre 30% en 2012 dans l’offre de viande au Sénégal. Un souhait réalisable mais qui nécessite une adaptation aux évolutions de l’élevage par la diversification dans le secteur avicole.
A l’ouverture du SIAGRO 2018, le ministre de l’élevage, Mme Aminata Mbengue Ndiaye, informait qu’avec une production de 50 millions de poulets en 2017 soit une hausse de 20 millions de sujets par rapport à 2016, le secteur poulet rapporte gros dans les comptes de l’État : 150 milliards de FCFA en 2017 selon le ministre.
Un enjeu qui nécessite des mesures d’accompagnements notamment sur le plan de la qualité des produits. La santé des poulets a toujours constitué un des goulots d’étranglement de la filière avicole.
Poussins vaccinés à la naissance pour réduire les taux de mortalité
Face à contexte, le Groupe SEDIMA met l’accent sur la qualité des produits offerts aux consommateurs sénégalais. Ainsi, conscient du stress que les protocoles de vaccination représentent sur les poussins et leur développement, cette industrie locale a décidé de présenter sur le marché un poussin vacciné dès la naissance au couvoir.
Son directeur technique, le Dr Youssouph Diémé fait savoir que ces vaccinations visent, entre autres, à immuniser les poussins contre les maladies courantes rencontrées dans les fermes comme la maladie de Newcastle, de Gumboro, de Marek (poussins pontes) et la bronchite infectieuse.
D’après lui, cette option leur évite d’avoir à vacciner leurs poussins dans les fermes pendant les premiers jours de leur développement. Les poussins reçoivent au couvoir un vaccin Transmu visant à les immuniser contre ces maladies.
Ainsi, avec cette nouvelle option, fait savoir les services de l’entreprise, l’éleveur n’a plus de rappel à faire sauf celui pour la maladie de Newcastle au 12e jour. Les poussins ne sont donc pas exposés au stress que représente le protocole pour chacun de ces vaccins.
Le résultat est un taux de mortalité réduit et un poussin avec plus d’appétit qui, au bout d’une semaine, pèse en moyenne 280 grammes contre les 200 grammes habituels. Ce qui enlève d’ailleurs une grosse épine de la jambe des éleveurs qui enregistrent beaucoup de perte au début des campagnes.
En plus, précise la même source, avec le phénomène de l’influença aviaire, le Groupe SEDIMA fait dans la prévention avec un 2e protocole de vaccination (le H9N2) donné également le premier jour.
Ces protocoles permettent de produire des poussins plus robustes, forts et performants avec notamment un cycle de production raccourci de 5 jours pour les poussins chair.
Entre autres initiatives révolutionnaires, le Groupe SEDIMA affirme avoir introduit un 4e temps à son programme d’alimentation, la gamme pré-démarrage. Selon toujours le directeur technique, cette gamme vise à accélérer le développement des poussins pendant les 7 premiers jours ; la première semaine étant critique pour leur développement.
Dans cette même veine, l’entreprise se dit consciente que l’un des problèmes majeurs rencontrés par les éleveurs, est l’écoulement de leur production.
Ainsi, ayant investi, l’année dernière, dans un abattoir, avec une capacité de 4.000 poulets par heure, le Groupe SEDIMA se place, aujourd’hui, non seulement comme un fournisseur pour les éleveurs mais également comme un consommateur.
A cet effet, fait savoir M. Diémé, des éleveurs ont déjà signé des protocoles avec la société qui dispose également d’un abattoir d’une capacité de 4.000 poulets par heure extensible à 6.000 poulets, en s’engageant à fournir 60.000 poulets par an.
Le Groupe se propose d’accompagner les éleveurs dans la production de leur élevage depuis le premier achat (achats des aliments et autres) jusqu’à l’abattage.