La mise en œuvre de l'AfCFTA peut stimuler la production et la création d'emplois - Vera Songwe

Forum des entreprises de l'AfCFTA ( Accord de libre-échange continental africain ).
20 Mars 2018

Kigali — Le succès de la future zone de libre échange continentale africaine repose sur l'augmentation de la production sur le continent, afin d'exploiter les opportunités énormes offertes par le marché africain, qui atteindra 3,6 billions de dollars d'ici 2025, a déclaré Vera Songwe, la secrétaire exécutive du Commission économique des Nations Unies en Afrique, CEA. Avec la signature historique de l'Accord de libre-échange continental africain (AFCFTA) prévue cette semaine à Kigali, a-t-elle ajouté, « nous assistons à un changement substantiel de paradigme sur le continent, montrant que l'Afrique peut maintenant déterminer ses propres termes de l'échange ».

Mme Songwe a fait cette remarque lors du Forum des entreprises de l'AfCFTA qui se tient aujourd'hui à Kigali, en prélude au Sommet Extraordinaire de l'Union Africaine, en présence des chefs d'État africains, des représentants du secteur privé et de la société civile.

La Secrétaire exécutive de la CEA a précisé que l'AfCFTA permettra de développer de nombreuses opportunités pour le commerce des produits manufacturiers, alors que les économies africaines sont dépendent trop des exportations de matières premières. Le commerce intra-africain des produits manufacturés a déjà atteint 60% pour la SADC, a ajouté Mme Songwe, montrant que des progrès similaires peuvent être réalisés dans d'autres régions du continent.

L'AfCFTA, a affirmé Mme. Songwe, aidera les entreprises africaines à réaliser des économies d'échelle et à créer des chaînes d'approvisionnement qui permettront au continent de réduire ses factures d'importation, en particulier pour les intrants industriels. À l'heure actuelle, a-t-elle ajouté, les barrières tarifaires et non tarifaires sont des obstacles majeurs au développement du commerce intra-africain.

Dans ses remarques liminaires, Paul Kagame, Président du Rwanda, a insisté sur la nécessaire implication du secteur privé pour assurer le succès de l'AfCFTA. "Le profit et le pouvoir ne sont pas une fin en soi, ils sont un outil pour la prospérité de tous les Africains", a-t-il affirmé, exhortant les États membres à s'engager à mettre en œuvre les autres projets phares de l'Agende 2063.

Le Forum des entreprises de l'AfCFTA, organisé par la Commission de l'Union africaine, a mis l'accent sur le rôle de l'investissement et du commerce pour la transformation économique du continent. Parmi les autres participants figurait Mukhisa Kituyi, Secrétaire général de la CNUCED, qui a appelé les États membres africains à donner la priorité à l'action collective pour l'intégration africaine plutôt que de se concentrer sur les accords bilatéraux de libre-échange en dehors du continent.

La zone de libre-échange continentale africaine devrait créer un marché unique entre les 55 pays africains. Avec une population de 1,2 milliard d'habitants, qui atteindra 2,5 milliards d'ici 2050, soit 26% de la population mondiale en âge de travailler, l'AfCFTA sera le plus important accord de libre-échange au monde.

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