La naissance de cet article se trouve dans une intervention du Pr Yves Dakouo qui évoquait l'obligation pour l'écrivain d'aujourd'hui de s'exposer médiatiquement pour espérer vendre ses œuvres. L'Imposture des mots de Yasmina Khadra, paru en 2002 chez Julliard, essaie d'échapper à l'emprise des médias en se médiatisant par et dans l'œuvre. Ce livre inclassable, ni fiction ni réalité, devient un outil d'autocélébration. L'Imposture des mots renouvellele marketing littéraire, le livre est un lieu de name branding ?
Le monde des Lettres, en devenant un théâtre, s'est hâté de donner raison à Guy Debord qui dénonçait la société du spectacle. L'écrivain participe désormais à ce spectacle et sa survie même en dépend. Dorénavant l'œuvre n'a plus d'autonomie par rapport à son auteur qui doit la défendre, en assurant la promotion et même le service après-vente. Il lui faut payer de sa personne par sa présence sur les plateaux de télé, les antennes des radios et sur les médias sociaux.
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