Le Maroc couplé avec la CEDEAO va permettre de former un bloc qui sera la 16ème puissance économique mondiale devant la Turquie et l’Arabie Saoudite. C’est la conviction de Brahim Fassi Fihri. C’était à l’ouverture du panel sur l’« Adhésion du Maroc à la CEDEAO : fondement, enjeux et perspectives communes », tenu ce jeudi 29 mars à Dakar par l’institut Amadeus. Une adhésion que beaucoup de Sénégalais semble déjà bénir.
L’adhésion du Maroc dans la CEDEAO est bénéfique pour les deux parties. C’est la position que les responsables de l’institut Amadeus ont défendu bec et ongle lors du panel de Dakar sur le sujet.
Brahim Fassi Fihri, président d’Amadeus estime que le Maroc jumelé à la CEDEAO va permettre de former la 16ème puissance économique mondiale devant la Turquie et l’Arabie Saoudite. Ce qui, à son avis, augmentera le niveau d’attractivité de la sous-région dans un cadre concurrentiel au niveau international.
Selon lui, le Maroc a tout à gagner dans ce compagnonnage et il vient pour apprendre de l’expérience en termes d’intégration mais aussi partager la sienne.
Le patron d’Amadeus pense que le moment est venu de dépasser et dissiper les craintes tout convoquant la vision du Roi Mohamed VI pour qui « l’Afrique doit faire confiance à l’Afrique ».
Pour lui, il faut aller au-delà du débat commercial et faire de sorte que le partenariat soit gagnant-gagnant.
M. Fassi Fihri pense que le Maroc peut accompagner le tissu économique local à se développer mais aussi aider la région sur des questions de lutte contre le terrorisme, radicalisation, et entre autres enjeux actuels.
Pour lui, la CEDEAO est un poumon économique qui a un certain nombre de choses à améliorer pour mieux évoluer dans un cadre continental.
En séance de huit-clos, la partie marocaine a donné des assurances surtout au secteur privé sénégalais qui a toujours fait part de ses craintes par rapport à la prochaine adhésion du Maroc à la CEDEAO.
A l’unanimité, les participants ont reconnu qu’il est sage d’éviter de confondre vitesse et précipitation.
Les autorités du Royaume chérifien, de leur côté, disent que le Maroc n’est pas pressé et qu’il prendra tout le temps nécessaire pour de meilleures négociations.
Un comité conjoint maroco-sénégalais pour le suivi des négociations
Le Maroc compte beaucoup sur le Sénégal pour faciliter son intégration dans la CEDEAO. D’ailleurs, un comité maroco-sénégalais sera bientôt mis en place pour le suivi des débats sur l’intégration dans la CEDEAO. L’information a été confirmée par Brahim Fassi Fihri.
Un groupe de travail qui aura certainement pour mission de mieux expliquer les enjeux de cette adhésion mais également de dissiper les craintes qui tournent autour de cette demande.
En tout cas, l’ambassadeur du Royaume Chérifien à Dakar, M. Taleb Barrada a dit clairement que « la volonté d’adhésion du Maroc dans la CEDEAO est stratégique mais elle ne se fera pas sans le Sénégal ».
Il a revisité les relations de fraternité qui lient les deux pays en déclinant la vision royale sur cette coopération notamment sur le plan culturel, militaire, religieux, formation, commerciales, bancaire, ingénierie financière, pharmacie, assurance, BTP, électricité, TIC, électrification rurale, agriculture, entreprenariat…
Pour lui, la richesse des projets mis en œuvre par le Maroc traduit la volonté des deux pays à développer leur partenariat.
Jean Paul Diouf, ambassadeur directeur de l’intégration africaine, pour lui, estime que le débat sur l’adhésion du Maroc doit déboucher sur des propositions
Abdou Diop, Président Afrique de la Confédération des entreprises du Maroc, à son avis, salue la dynamique économique qui existe entre les deux pays du moment qu’aujourd’hui, près de 40% des investissements du Maroc en Afrique vont au Sénégal.
Par ailleurs, souligne-t-il, cette adhésion est d’abord une affaire des peuples. Ce qui fait dire à Mme Khady Fall Tall, Présidente des femmes de l’Afrique de l’Ouest.
Elle considère que le plus important dans le contexte actuel c’est d’analyser les valeurs ajoutés en termes économique, politique, culturel… « Il faut clairement expliquer aux populations ce qui est en train de se négocier entre les deux parties ».
Et recommande que toutes les réflexions nécessaires du point de vue économique, politique et social soient menées avant toute chose.
Mme Tall fait savoir que l’apport du Maroc est attendu sur des secteurs comme le développement de l’agrobusiness des pays de la CEDEAO, l’entreprenariat, le transfert de technologie...