Le président de la fédération sud-africaine de football brigue un nouveau mandat dans un climat de défiance à son égard.
Son nom restera à jamais associé à l’organisation de la première coupe du monde en Afrique. Il n’était certes pas la seule personnalité, mais c’est bien lui, Danny Jordaan qui a été la figure de proie de l’organisation du premier mondial africain, en qualité de président du Comité d’organisation d’Afrique du sud 2010. Le succès populaire et commercial de cet événement qui avait suscité tant de commentaires désobligeants et de railleries est à mettre au crédit de Danny Jordaan qui pendant des années l’a porté. Mais avant l’heureux aboutissement du premier mondial sur le sol africain, Danny Jordaan avait déjà été un acteur de la première tentative de l’Afrique du sud d’organiser la grand-messe du football mondial. Il n’a jamais ménagé sa peine pour présenter au monde le meilleur de l’Afrique du sud. Le meilleur de l’Afrique tout simplement.
L’Architecte de la première coupe du monde en Afrique
Dirigeant sportif, Danny Jordaan l’a toujours été. Passionné, méthodique, imaginatif et tenace, il a toujours su faire valoir ses arguments. Dans les années 1970 au plus de l’apartheid en Afrique du sud, il faisait déjà partie de la crème des dirigeants sportifs sud-africains. Il a servi à plusieurs postes au sein de la South African Football Association (SAFA) notamment avant d’en prendre la tête en 2013. Le succès de l’organisation de la coupe du monde 2010 n’y est pas étranger. Et Danny Jordaan comptait bien capitaliser l’héritage d’Afrique du sud 2010. Il était question de faire entrer le football sud-africain dans une nouvelle dimension. Et au-delà de l’Afrique du sud, c’est l’ensemble du football africain qui devait entrer dans l’ère du professionnalisme, dans sa gestion, dans sa pratique et dans sa mise en exposition.
Mais le parcours du président de la fédération sud-africaine de football est jalonné d’oppositions, d’obstacles et d’incompréhensions. Il n’a pour ainsi dire pas que des amis dans les milieux du football sud-africain. Mais en homme de dialogue et de consensus, il s’est toujours refusé à entretenir des querelles et des tensions. Il n’a pas versé non plus dans une gestion autocratique et par top individualiste. Son crédo : jouer collectif. Difficile de faire autrement quand on parle de football. Difficile également quand comme lui, on a été au cœur de la lutte contre l’injustice qu’a constitué l’apartheid. Toujours est-il que malgré ses états de service, le dirigeant sud-africain qui compte renouveler son bail à la tête de la SAFA, doit faire face à une nouvelle opposition et non des moindres : une accusation de viol.
Danny Jordan, victime d’un complot ?
En effet Jennifer Ferguson, une musicienne et ancienne député sud-africaine l’accuse de viol. Elle a récemment porté plainte contre le président de la SAFA pour viol. Les faits remonteraient à 1993 à Port Elizabeth. Selon Jennifer Ferguson, Danny Jordaan aurait abusé d’elle lors d’une cérémonie organisée par la fédération sud-africaine de football. Cette affaire est du pain béni pour les opposants de Danny Jordaan qui devraient surfer sur la clameur d’indignation qui entoure généralement ce genre d’accusations. Même si le principal accusé ne s’est pas encore prononcé publiquement sur cette sombre affaire, certains de ses soutiens s’interrogent sur la concomitance de l’accusation avec l’élection à la présidence de la SAFA. Danny Jordaan serait-il victime d’un complot ? Rien n’est moins sûr. Pour l’instant, il continue de diriger le football sud-africain et apporte une contribution précieuse au football continental en tant que membre du Comité exécutif de la Confédération africaine de football (CAF). L’assemblée générale élective de la SAFA qui devait se dérouler courant mars 2018 a été renvoyée à une date qui reste à déterminer.
Le président sortant de la SAFA fait face à une opposition féroce d’Ace Ncobo, son challenger lors de la prochaine élection. L’ancien arbitre a juré de faire tomber Danny Jordaan. Et ses soutiens n’hésitent pas à évoquer les ennuis judiciaires du président de la SAFA pour le décrédibiliser. Y parviendront-ils ? Bien malin qui peut le dire pour le moment. Toujours est-il que Danny Jordaan a deux mémoires en défense à préparer : d’une part son bilan à la tête de la SAFA lors de son mandat en cours, et d’autre part, apporter la preuve qu’il est innocent de l’accusation de viol qui pèse sur lui. L’homme a par le passé remporté de nombreux combats. Il ne s’agit à l’évidence que de nouveaux obstacles sur son parcours qui ne sont pas du tout insurmontables. du moins l’espère-t-on pour lui.