Addis-Abeba — La Secrétaire exécutive de la CEA Mme Vera Songwe a modéré aujourd'hui à Addis-Abeba les travaux d'un Dialogue ministériel de haut niveau sur le thème : « La Zone de libre-échange continentale africaine : créer une marge d'action budgétaire en faveur de l'emploi et de la diversification économique ».
Initié dans la foulée du lancement du segment ministériel de la 51ème Conférence des Ministres africains des finances, de la planification et du développement économique, le débat s'est tenu avec la participation de plusieurs hauts responsables. Les discussions ont couvert diverses thématiques en relation avec la mise en œuvre de la Zone de libre-échange continentale africaine (ZLECA). Parmi ces dernières, les différentes étapes de sa mise en œuvre, dont les réformes nationales nécessaires pour que les pays puissent bénéficier pleinement de la ZLECA, les décisions stratégiques nécessaires pour optimiser la compétitivité des économies nationales ou la problématique de la taxation et l'importance d'une coopération internationale dans ce domaine.
« Le libre-échange ne se limite pas à commercer les uns avec les autres, il implique de profondes réformes internes, l'adoption de politiques la réformes des structures internes, d'adoption de politiques uniformes, et la mise en place d'agendas respectant les engagements internationaux déjà existants », a déclaré Aia-Eza Nacilia Gomes Da Silva, Secrétaire d'Etat chargée du Budget de la République d'Angola.
Pour récolter les bénéfices de la mise en place d'une zone de libre-échange, les pays doivent respecter un certain nombre de conditions, dont la mise en place d'un cadre de gouvernance complexe, des réformes structurelles, un cadre légal homogène ou des politiques macro-économiques stables a déclaré Eswar Prasad, Professeur titulaire de la Chaire Nandlal Tolani de politique commerciale à l'Université de Cornell et Maître de recherche à la Brookings Institution.
« Dans mon pays, nous sommes d'accord que nous ne pourrons pas dépendre du pétrole indéfiniment, mais nous estimons que nous sommes maintenant sur le bon chemin, grâce à la diversification économique. Cette diversification est un processus qui requiert des systèmes financiers forts, structurés et conséquents, ce que nous n'avons certainement pas à ce stade. C'est aux gouvernements qu'il revient maintenant de concrétiser cela », a déclaré le ministre des Finances du Ghana Ken Ofori-Atta of Ghana, qui a également appelé les pays africains à ratifier les instruments de la ZLECA afin de permettre à l'Afrique de commencer à la mettre en œuvre pour le bien de ses populations. « Le Ghana a toujours senti qu'une Afrique beaucoup plus unie profiterait à tous », a-t-il ajouté.
« Renforcer le volume des échanges serait certainement bénéfique au pays, du moment que les bonnes conditions sont réunies », a déclaré Philip Lane, Gouverneur de la Banque Centrale d'Irlande. "Le Commerce est seulement possible si vous savez que vous serez payé pour ce que vous exportez. Les banques centrales doivent donc coopérer les unes et avec les autres. Dans de tels cas, tout le monde bénéficie, et les petits pays bénéficient encore plus que les autres", a-t-il indiqué. Selon M. Lane, si crises économiques peuvent survenir à n'importe quel endroit, « les régions du monde qui sont ouvertes au commerce sont celles qui récupèrent le plus vite ».
« Le défi auquel nous sommes confrontés est que nous ne sommes pas unanimes en Afrique à penser que la ZLECA peut être conçue de manière à donner des résultats concrets. Nous devons nous assurer que, nous tous, changions d'état d'esprit et commencer à croire en notre capacité à réussir cette initiative", a déclaré Albert Muchanga, Commissaire au Commerce et à l'Industrie à la Commission de l'Union Africaine. Selon M. Muchanga, les indications données par les 11 pays qui n'ont pas encore signé l'accord de mise en place de la ZLECA sont prometteuses.
La ZLECA a été lancée à Kigali (Rwanda) le 21 mars 2018 avec pour ambition d'ouvrir la voie au libre-échange à travers l'Afrique, faciliter l'industrialisation et la diversification des économies des pays membres et assurer une croissance durable, génératrice d'emploi pour l'ensemble de la région. La concrétisation de la ZLECA dépend aujourd'hui de la ratification de l'accord par au moins 22 pays.
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