Le Dr Rudi Pauwels, Fondateur et président de la Fondation Praesens basée en Belgique, a officiellement mis à la disposition de l'Institut Pasteur de Dakar, le camion laboratoire mobile. C'était au terme d'un symposium sur « Solutions communautaires pour une meilleure sécurité sanitaire mondiale », tenu le vendredi 25 Mai au phare des Mamelles de Dakar.
Depuis 1864, le Phare des Mamelles a accueilli son premier séminaire, le vendredi 25 Mai. Le jeu en valait la chandelle.
L'occasion a été saisie par la Fondation Praesens basée en Belgique d'offrir à l'Institut Pasteur de Dakar un camion laboratoire mobile qui va révolutionner la gestion des épidémies dans les zones isolées grâce à un accès rapide et innovant aux tests de diagnostic moléculaire accélérées.
Le camion a déjà été testé par l'armée belge ensuite pendant six mois dans trois régions du Sénégal dont les besoins épidémiologiques sont différents.
Il s'agit de la région de Louga durant l'épidémie de dengue durant six mois et dans d'autres localités du Sénégal (Saint-Louis, Kédougou, Barkédji-Linguère, Dahara, Sokone).
Ce laboratoire a été éprouvé pendant six mois pour voir s'il peut évoluer dans toutes les situations et d'envoyer les résultats en temps réel. Ce qui permet de détecter les problèmes le plus rapidement possible et orienter l'activité de contrôle anti-vectoriel.
Le Dr Rudi Pauwels, Fondateur et président de la Fondation Praesens y voit un écosystème en amont rapide et peu coûteux ce qui représente une grande avancée dans la riposte mondiale face aux épidémies.
Cet outil est qualifié de solution communautaire qui renforcera la sécurité sanitaire mondiale en permettant de mieux prévenir les épidémies et de limiter leur propagation.
Le Dr Amadou Alpha Sall, Directeur de l'Institut Pasteur de Dakar souligne qu'au-delà de la rapidité dans la réponse, le camion va permettre, non seulement, de faire du diagnostic mais aussi embarquer d'autres activités avec de la connectivité, une capacité à préserver une chaine de froid pour effectuer la vaccination dans les zones d'intervention.
Selon lui, ce laboratoire mobile va apporter une sécurité sanitaire et une capacité à intervenir beaucoup plus rapidement face à des événements qui représentent des menaces pour la sécurité de la santé publique des populations.
Une réponse rapide à l'épidémie à virus ebola
La remise des clés du laboratoire mobile à l'Institut Pasteur qui aujourd'hui, est l'institut numéro un en Afrique en matière de sollicitation par l'Organisation mondiale de la Santé (Oms) pour aller se déployer dans les épidémies, sonne comme une aubaine au moment où l'épidémie ebola refait surface en République Démocratique du Congo (Rdc).
« Au moment où je vous parle, on a une équipe de personnes qui ont contribué à l'évaluation de ce camion et qui sont en RDC », nous confie le Directeur de l'Institut Pasteur.
Aujourd'hui, l'Institut Pasteur est en mesure de déplacer un plateau technique qui n'existe qu'à Dakar et le mettre à disposition partout dans le pays et en Afrique, notamment dans des endroits très reculés et difficilement accessibles.
La leçon des récentes épidémies à virus ebola semble être tirée. Dr Rudi Pauwels, fait savoir que la conception du camion en question a été motivée par les problèmes de laboratoire constatés lors de l'épidémie ebola de 2014, en Sierra Léone.
« C'est à la suite de cette équation que le Dr Rudi Pauwels a inventé et créée de toute pièce ce laboratoire avant de chercher des équipes avec lesquelles, on pourrait évaluer cet outil pour avoir des performances une fois sur le terrain », a fait savoir le Dr Sall.
Pour lui, le travail sur les épidémies est beaucoup facilité par la technologie avec ce camion. Et de souligner : « l'objectif final est d'évaluer toutes les solutions mobiles d'un laboratoire en Afrique surtout dans les zones épidémiologiques ».
M. Sall considère que l'innovation doit être au cœur de la société et elle doit mener vers une appropriation de la population.
Le Dr Rudi Pauwels de la Fondation Praesens assimile leur partenariat avec l'Institut Pasteur comme une volonté de donner aux ressources humaines compétentes de l'Afrique qui travaillent dans les épidémies, des moyens de faire face.
Il s'agit maintenant de s'approprier et continuer à utiliser cet outil pour le bien du Sénégal et de l'Afrique. D'où la nécessité d'avoir des laboratoires à côté des zones d'épidémie.
Interpellé sur l'extension d'un tel acte en Afrique, le Fondateur et président de la Fondation Praesens nous a confié que sa fondation ira vers une collaboration dans ce sens avec le Centre pour le contrôle de l'évolution des épidémies en Afrique.
A l'en croire, leur collaboration avec l'Institut Pasteur, a permis d'avoir une équipe de 20 personnes qui peut participer à la démultiplication dans d'autres pays africains.