La rencontre entre dirigeants américain et nord-coréen, ce mardi 12 juin sur l'île de Sentosa (Singapour), pour discuter des questions sécuritaires et de l'arsenal nucléaire nord-coréen, ne laisse pas de marbre le continent africain.
Des observateurs du continent appréhendent avec beaucoup d’interrogations, mais aussi beaucoup d’espoirs cette rencontre inopinée.
C’est à l’image du Mouvement « Pour un monde sans nucléaire » qui, dans une note parvenue à notre rédaction, souligne le fait que beaucoup d’observateurs se posent des questions sur la sincérité de la nouvelle posture du dirigeant nord-coréen.
Ce Mouvement estime que si certaines craintes se justifient, ce serait dommage pour la paix dans cette partie du monde et pour les économies des États africains qui ont réduit ou arrêté malgré eux leur coopération multilatérale avec la Corée du Nord alors qu’ils ont une dépendance technologique vis-à-vis de ce pays dans plusieurs domaines.
Par ailleurs, estime ledit mouvement, un espoir peut être permis même si certains observateurs pessimistes à juste titre pensent que ce sommet n’est qu’un autre moyen pour Pyongyang de pousser ses avantages obtenus avec la diplomation sportive pour atténuer les sanctions diplomatiques qui ont un effet de plus en plus désastreux sur sa situation économique.
Pour eux, cet espoir est renforcé par l’optimisme des états unis quant à l’issue de ce sommet du mardi 12 juin 2018 qui pourrait lancer la dénucléarisation de la Corée du Nord, la fin de la guerre par un traité de paix avec son homologue du Sud et marquer la fin de son isolement.
D’ailleurs, fait-il rappeler, le document signé par les présidents Trump et Kim engage la dénucléarisation complète de la péninsule coréenne. En échange Pyongyang obtient un gage de sécurité des USA et d’une promesse d’une paix et stable en Corée.
Interrogé sur cette dénucléarisation, enjeu majeur après des décennies de tensions autour des ambitions atomiques de la Corée du Nord, poursuit la même source, le président américain a assuré que ce "processus" pourrait désormais commencer "très rapidement".
« Mais la formulation de la déclaration commune reste assez vague en termes de calendrier », s’est étonné le « Pour un monde sans nucléaire ».
Surtout, fait-il remarquer, elle ne précise pas que la dénucléarisation doit être "vérifiable et irréversible", comme le réclamaient les Etats-Unis avant le sommet de Singapour, ce qui risque d'apparaître comme un recul de la part de Donald Trump.
Avant d’ajouter : "Kim Jong Un a réaffirmé son engagement ferme et inébranlable en faveur d'une dénucléarisation complète de la péninsule coréenne", est-il écrit dans ce texte, que les deux hommes s'engagent à mettre en œuvre "dans sa totalité" et "très rapidement".
Les responsables de ce mouvement font remarquer que la rencontre, la première entre un président américain en exercice et un leader nord-coréen, a été marquée par les poignées de main appuyées entre les deux hommes, une image inimaginable il y a encore quelques mois lorsqu'ils échangeaient menaces et invectives.
Ils rappellent que l'arsenal nucléaire nord-coréen a valu à Pyongyang une impressionnante série de sanctions de l'ONU au fil des ans.
A leurs avis, pour convaincre la Corée du Nord d'y renoncer alors que le régime Kim y a toujours vu une forme d'assurance-vie, le président Trump s'est formellement engagé dans le document conjoint à apporter des "garanties de sécurité".