Le 10 juin dernier, la cérémonie de lavement des mains s'est déroulée dans le Pool, revenu dans le giron de la République. Plus de vingt-cinq ans, après la fin de la Conférence nationale, cette célébration est caduque. La guerre de 1997 et ses funestes conséquences l'ont définitivement disqualifiée, comme instantané historique cathartique.
La Conférence nationale souveraine, il y a plus d'un quart de siècle, avait ouvert la boîte de Pandore. Qu'est-ce à dire ? « Créée par Héphaïstos, Pandore était une femme douée et protégée des dieux ; Athéna, en particulier, la couvait ; un jour, elle reçut de Zeus une boîte qui contenait tous les maux. Pandore épousa le frère de Prométhée et Zeus, pour se venger de ce dernier et de l'humanité qu'il voulait détruire, incita le marié Epiméthée à ouvrir la boîte de Pandore. Lorsque la boîte fut ouverte, les maux se répandirent sur terre et, au fond de la boîte, ne resta que l'espérance ». Non, l'espérance, vertu théologale religieuse, mais la confiance diffuse en l'avenir. Comme on s'en est aperçu, passé l'allégresse de l'avènement de la démocratie pluraliste, on se rendit vite compte que la Conférence nationale, véritable boîte de Pandore, avait semé, par ses conséquences, la désolation dans le pays. Chacun, dans cette sarabande infernale, s'est pris pour le premier moutardier du pape en faisant « le jacques». Tout ceci, bien évidemment, aux dépens et à la honte des hommes politiques bileux, habitués à manier avec fourberie le coup de Jarnac.
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