Gaborone, Botswana — Le Botswana est une lumière resplendissante avec une lueur d'espoir dans la lutte contre la corruption en Afrique et possède l'un des meilleurs profils de lutte contre la corruption sur le continent, note le Directeur régional de la Commission économique pour l'Afrique (CEA) pour l'Afrique australe, Said Adejumobi.
Il estime également que le Botswana est l'un des pays les mieux gouvernés du continent, où les institutions fonctionnent et les ressources sont bien utilisées. Telle est la remarque faite lors de l'ouverture officielle de la conférence régionale sur le thème « Corruption et défi de la transformation économique en Afrique australe » à Gaborone, au Botswana, le 18 juin 2018.
M. Adejumobi souligne que le choix du Botswana d'accueillir la conférence régionale n'est pas une coïncidence, car le pays est une réussite dans la lutte contre la corruption. Le Botswana, ajoute-t-il, est bien placé pour défendre le programme de lutte contre la corruption en Afrique australe et pour encourager les autres pays africains à faire de même.
Il note aussi que la corruption a eu un effet corrosif sur le développement de l'Afrique. Il a affaibli les institutions publiques, a faussé l'allocation des ressources et affecté la qualité et la portée de la prestation des services sociaux et de la dévalorisation de l'État et de la société. Pour que les choses changent, Adejumobi indique qu'il faut « un bon leadership progressiste pour faire une différence qualitative, pour aider à construire des institutions, pour atténuer les tensions et les primes élevées souvent associées à la lutte pour le pouvoir et pour lutter contre la corruption dans l'État et la société ».
Pendant ce temps, le Président de la République du Botswana, Mokgweetsi Masisi, invité d'honneur à la cérémonie d'ouverture, appelle les gouvernements à mettre en place des politiques saines dans la lutte contre la corruption. Il fait remarquer que de bonnes politiques en matière de comptabilité, de contrôle interne et de systèmes d'audit, ainsi qu'une forte capacité d'institutions anti-corruption et de contrôle et l'existence d'un état de droit et d'une procédure régulière sont essentielles pour lutter contre la corruption.
Il souligne que le Botswana a fait des progrès dans la lutte contre la corruption en mettant en place un certain nombre d'instruments juridiques pertinents tels que la loi sur les produits et les instruments de criminalité et la loi sur la dénonciation. En outre, il dit que le Botswana a créé un tribunal spécialisé en charge de la corruption. « Nous allons présenter au Parlement un projet de loi sur la déclaration de patrimoine qui couvrira tous les hauts fonctionnaires, y compris le pouvoir exécutif », informe-t-il.
Le président Masisi félicite également les organisateurs de la conférence pour avoir réussi à rassembler différentes parties prenantes, y compris des universitaires, des décideurs, des praticiens du développement et des responsables d'agences anticorruption de la région, affirmant que c'est un pas dans la bonne direction.
Il félicite aussi la Commission économique pour l'Afrique (CEA) et le Bureau de l'Union africaine pour l'Afrique australe (AUSARO) d'avoir organisé cette conférence visant à renforcer les capacités pour trouver des solutions pratiques et efficaces à la lutte contre la corruption.
Pour sa part, le Ministre des affaires présidentielles, de la gouvernance et de l'administration publique, M. Nonofo Molefhi, précise que la conférence est importante pour le Botswana, car le pays s'est fixé des objectifs de lutte contre la corruption sous toutes ses formes. « Il est donc encourageant pour nous d'engager, d'interagir, d'échanger des points de vue et dans le processus, de recevoir des conseils et une orientation de la part de ceux d'entre vous qui sont engagés dans leur propre pays pour lutter contre la corruption ».
M. Molefhi déclare que le Botswana a institutionnalisé les idéaux de lutte contre la corruption à travers les organisations gouvernementales et paraétatiques et les autorités locales afin d'éradiquer le fléau de la corruption. « Je tiens à vous assurer que le Botswana est ouvert à l'idée d'organiser des conférences, d'appliquer les leçons pour renforcer encore nos efforts en tant que pays », dit-il.
Dans son discours liminaire, l'ancien Président du Libéria, le Professeur Amos Sawyer, met en relief la nécessité d'intensifier et d'élever la conversation sur les relations entre les partis politiques, en particulier les partis au pouvoir et les législatures dans la promotion de la bonne gouvernance. « Je pense que des institutions appropriées qui opèrent aux niveaux national et régional peuvent prendre la tête », révèle-t-il. Il dit que les règles des partis politiques relatives à leur gouvernance interne, la sélection des dirigeants et des candidats affectent directement la qualité de la gouvernance non seulement des partis politiques eux-mêmes mais aussi de la qualité de la gouvernance dans l'ensemble du système politique.
Prenant la parole lors du même évènement, le représentant de la Commission de l'Union africaine, Léopold-Auguste Ngomo, indique que, comme le cancer, la corruption détruit les systèmes. Il appelle les États africains à évoluer vers une tolérance zéro de la corruption en poursuivant les coupables.
La conférence régionale est organisée par le Bureau de la CEA pour l'Afrique australe, le Bureau de l'Union africaine pour l'Afrique australe et la Direction de lutte contre la corruption et le crime économique du Botswana. Elle se tiendra du 18 au 20 juin 2018, à Gaborone, au Botswana, et sera suivi d'une « Réunion consultative des institutions nationales de lutte contre la corruption » du 21 au 22 juin 2018.
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