Gaborone, Botswana — Les Institutions nationales de lutte contre la corruption en Afrique australe ont été priées de se doter d'une armure complète et de prendre une position indépendante dans la lutte contre la corruption, étant donné que cette corruption semble être invincible et même cette tendance visible à y remédier, même dans les pays qui peuvent être considérés comme vainqueur du combat.
Tel est l'appel, lancé aujourd'hui, par Léopold Auguste Ngomo, Délégué régional de l'Union africaine en Afrique australe, lors de l'ouverture officielle de la réunion consultative des Institutions nationales de lutte contre la corruption en Afrique australe. Il observe qu'une gouvernance faible engendre la corruption, qui est devenue coûteuse et constitue un obstacle majeur à la transformation économique en Afrique.
« Les gens corrompus cessent d'être africains et ils ne se soucient pas de l'impact de leur pratique sur la vie de nos populations. Ce sont nos ennemis qui sont bien organisés et bien connectés au niveau régional et continental. Le champ de bataille représente nos pays, notre région et l'ensemble du continent », déclare Ngomo, exhortant des efforts concertés de la part des États membres.
Pour sa part, Said Adejumobi, Directeur régional de la Commission économique pour l'Afrique (CEA) pour l'Afrique australe, dit que la région doit passer de la théorie à la pratique et renforçer les capacités des Institutions nationales de lutte contre la corruption grâce à des ressources adéquates, un partage d'expériences, un plaidoyer de bonnes pratiques et un effort collectif de tous les acteurs dans la lutte contre la corruption.
M. André Mangu, de la Faculté de droit de l'Université d'Afrique du Sud, qui présentait en parallèle un document d'information, dit que la corruption ne connaît pas de frontières et est devenue un crime international qui a besoin d'un effort conjoint pour la vaincre. « Compte tenu de la nature de ce « fléau » ou « ennemi », aucun pays ne pourra jamais gagner le combat seul », indique-t-il.
Prenant la parole lors du même évènement, Sabina Seja, Membre du Conseil consultatif de l'Union africaine sur la corruption, informe que la corruption a un impact dévastateur sur les communautés marginalisées, en particulier les jeunes, les femmes et les enfants. « Cela a surtout un impact sur les jeunes car cela prive les futures générations d'opportunités de développer des moyens de subsistance significatifs », fait-elle savoir. Seja souligne que la corruption fausse la distribution des services sociaux comme la santé, l'eau, l'assainissement et l'éducation, engendre des sociétés inégales, expose les groupes vulnérables au trafic humain, aux migrations irrégulières, aux recrutements dans les groupes armés et milices et autres formes d'extrémisme violent.
La réunion consultative a été organisée conjointement par le Bureau régional de l'UA pour l'Afrique australe (UA-SARO), le Bureau de la Commission économique pour l'Afrique pour l'Afrique australe (CEA / BSR-AS) et la Direction de la corruption et du crime économique du Botswana. Elle permet aux organes nationaux de lutte contre la corruption de partager leurs expériences, leurs leçons et leurs défis ; de discuter des stratégies de lutte contre la corruption et de la voie à suivre et d'établir un réseau d'institutions nationales de lutte contre la corruption en Afrique australe grâce auquel la capacité de ces institutions pourra être renforcée et produira de meilleurs résultats.
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