Nairobi — Des responsables du système carcéral et des forces de sécurité ont détenu arbitrairement et torturé des prisonniers pendant des années dans la prison régionale tristement célèbre sous le nom de « Jail Ogaden », a déclaré Human Rights Watch dans un rapport publié aujourd'hui. Le nouveau Premier ministre éthiopien, Abiy Ahmed, devrait ordonner de toute urgence des enquêtes sur cette situation horrifiante et le gouvernement devrait veiller à ce que les forces de sécurité et les responsables régionaux en rendent compte devant la justice.
Ce rapport de 88 pages, intitulé 'We are Like the Dead': Torture and other Human Rights Abuses in Jail Ogaden, Somali Regional State, Ethiopia (« 'Nous avons l'air d'être morts' : Torture et autres atteintes aux droits humains à Jail Ogaden, dans l'État régional Somali d'Éthiopie »), décrit la récurrence systématique de brutalités et d'abus - notamment la torture, le viol et l'humiliation - ainsi qu'un accès limité aux soins médicaux, aux proches, aux avocats et même parfois à la nourriture. Les forces de sécurité de la prison sont impliquées, dont la force paramilitaire de la région Somali, dite « police Liyu », de triste réputation. Ces unités sont placées sous l'autorité du président de la région Somali, Abdi Mohamoud Omar, alias Abdi Illey. La plupart des prisonniers sont accusés d'appartenir d'une façon ou d'une autre au Front national de libération de l'Ogaden (FNLO), un groupe d'opposition interdit, mais la plupart ne sont jamais inculpés ni traduits en justice.
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