Tunis — Un tribunal marocain a condamné un journaliste de renom à trois ans de prison sous l'accusation douteuse de non-dénonciation d'une menace contre la sécurité de l'Etat, a déclaré Human Rights Watch aujourd'hui. Les autorités avaient déjà poursuivi Hamid El Mahdaoui, connu pour ses opinions politiques critiques, à plusieurs reprises, notamment pour des chefs d'accusation qui violaient son droit à la liberté d'expression pacifique. Il finit actuellement de purger une peine d'un an de prison pour « incitation à participer à une manifestation non autorisée. »
Le 28 juin 2018, le tribunal de première instance de Casablanca a condamné El Mahdaoui à la peine de prison assortie d'une amende de 3 000 dirhams (271 Euros), sur la base d'un appel téléphonique qu'il avait reçu, au cours duquel un homme déclarait son intention de fomenter des troubles armés au Maroc. Le tribunal a récusé la ligne de défense principale d'El Mahdaoui, selon laquelle en tant que journaliste célèbre, il recevait régulièrement des appels d'inconnus, et qu'il avait conclu que les déclarations inconséquentes de cet homme étaient dénuées de toute de crédibilité et ne justifiaient pas d'alerter les autorités. Le journaliste a fait appel du jugement.
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