Le Réseau Africain pour le Soutien à l'entrepreneuriat féminin (Rasef) a, depuis sa création en 1994, octroyé prêt de neuf milliards de F Cfa en guise de financement à ses membres. Sa présidente d'honneur, Mme Adja Dior Diop, par ailleurs initiatrice de ce réseau qui compte 407 groupements de femmes à travers le pays, l'a fait savoir lors d'une conférence de presse, tenue le samedi 28 juillet à Dakar.
L'entrepreneuriat féminin est en plein essor au Sénégal. La preuve est donnée par l'une des organisations pionnières, le Réseau africain pour le soutien à l'entrepreneuriat féminin (Rasef) qui a été porté sur les fonts baptismaux à la veille de l'historique Conférence mondiale sur les femmes tenue à Beijing.
En 23 ans d'existence, le RASEF a consenti une enveloppe globale de neuf milliards de F Cfa de financement à ses membres.
Sa présidente d'honneur l'a fait savoir au cours d'une conférence de presse tenue le samedi 28 juillet à Dakar sur le thème : « Historique, bilan et perspectives du RASEF ».
Mm Adja Dior Diop, par ailleurs, fondatrice de ce réseau a brandi avec fierté la « précieuse » contribution du RASEF dans la vitalité de l'entrepreneuriat féminin au Sénégal et dans la sous-région.
A son avis, c'est le fruit d'un modèle innovant avec un groupement de femmes qui a toujours évolué sur une base mutualiste ou de solidarité.
A l'en croire, sur les neuf milliards de financement alloués, les 2 milliards de F Cfa ont été assurés par les membres du réseau.
Ce qui, d'après elle, est la résultante d'un modèle de fonctionnement innovant avec un système de cotisation très approprié qui permet à l'association de compter d'abord sur ses propres ressources humaines comme financières.
Un modèle qui est à démultiplier et qui peut servir de cas d'école en Afrique.
La fondatrice du RASEF estime qu'en 23 ans de parcours, le réseau a contribué à lever plusieurs goulots d'étranglements qui entravaient l'entrepreneuriat féminin au Sénégal.
A l'en croire, le RASEF à aider beaucoup de femme du secteur informel à montrer leur propre entreprise et à se structurer grâce aux nombreuses séances de formation sur les enjeux de l'heure.
Une tâche qui, selon elle, n'a pas été de tout repos vu les nombreuses difficultés rencontrées et qui subsistent pour la femme entrepreneure africaine.
Des points de blocage qui ont pour noms accès au financement et au foncier, qualification, formation…qui entravent en quelque sorte l'autonomisation économique des femmes.
L'agriculture et l'agrobusiness… les prochains défis
Après 23 ans d'exercice, le RASEF a atteint la maturité avec ses 65 mille membres évoluant dans des secteurs d'activités aussi riches que variés tels que la pêche, l'artisanat, le pastoralisme...
Son top management vise une vitesse de croisière. Sa présidente, Mme Ndeye Sy Lo, a dévoilé les nouvelles ambitions du réseau qui, d'après elle, est en phase de structuration.
Ce qui ne sonne pas comme un changement de paradigme mais une volonté d'aller au-delà de perpétuer l'œuvre de la fondatrice.
Ce qui, de l'avis de Mme Lô, se matérialisera par une entrée en matière dans le secteur de l'agriculture.
A son avis, le RASEF doit pouvoir aller dans la production, la transformation, la commercialisation et l'exportation.
Dans sa « nouvelle vision », le réseau compte renforcer son dispositif de suivi des activités de ses membres tout en ayant l'autonomisation économique des femmes en ligne de mire.
Ce qui, selon le Secrétaire général du RASEF, Mme Fatoumata Soumana Ndao, signifie : aller à la conquête du marché de la CEDEAO.
Cette « émancipation » des femmes du RASEF passera par un saut dans l'industrialisation, aller à l'assaut de la diaspora qui constitue un marché non négligeable.
Le RASEF compte aussi travaillé à la labélisation des produits transformés par ses membres qu'elle va organiser en mutuelle pour les permettre de surmonter les contraintes de l'exportation.
Interpellées sur les relations qu'entretiennent le réseau et les politiciens dans un contexte pré-électoral au Sénégal, la présidente d'honneur de préciser que le RASEF parle bien de politique de développement et non de politique politicienne.
Ce face-à-face avec la presse a également été une occasion pour démentir l'information faisait de la sociologue et féministe, Mme Fatou Sow Sarr, la présidente du RASEF.