Yaoundé — CEA - www.uneca.org/fr/sro-ca) - l'Envoyé spécial du Secrétaire Général des Nations Unies en charge de la Sécurité routière - M. Jean Todt a dévoilé aujourd'hui le Rapport d'évaluation de la performance en matière de sécurité routière (EPSR) au Cameroun commandé conjointement avec la Commission économique pour l'Afrique (CEA) et la Commission économique pour l'Europe (CEE), rapport qui appelle le pays à adopter des mesures décisives pour réduire le nombre de personnes qui décèdent ou subissent des traumatismes suite à des accidents de la circulation, et ce parallèlement aux cibles de la Décennie d'action pour la sécurité routière 2011-2020 adoptée par les Nations Unies. D'après ledit rapport, près de 1 500 personnes perdent la vie dans plus de 16 000 accidents de la circulation par an au Cameroun depuis le lancement de la Décennie, ce qui donne les motifs de cette tendance et la recommandation des principales actions permettant de la renverser.
Selon la publication, quoique le Cameroun ait considérablement réduit les accidents pendant cette période, principalement en raison des meilleures performances en milieu urbain, beaucoup d'efforts restent encore à faire pour atteindre la cible de 50 pourcent envisagée par la Décennie d'action pour la sécurité routière des Nations Unies. En outre, le Cameroun a déjà mis en œuvre 37,5 pourcent des mesures de sécurité prescrites dans le cadre de la Décennie.
En dépit de ce que M. Todt a « considéré comme leadership et disponibilité du Cameroun » à faire reculer les accidents de la circulation, trois défis majeurs ont entamé les progrès vers la réalisation des cibles de la Décennie :
- Premièrement, le Cameroun n'a pas encore mis en place de manière systématique un cadre national adéquat pour la sécurité routière reposant sur une stratégie nationale de sécurité routière bien articulée tel que prescrit en 2009, et se caractérisant également par de bonnes lois, de bons décrets, circulaires et traités qui couvrent les questions aussi variées que les limitations de vitesse, les règles contre la conduite en état d'ivresse, l'utilisation du téléphone portable pendant la conduite, etc. ;
- Deuxièmement, le Cameroun rencontre des difficultés dans la gestion efficace de la sécurité routière, surtout en termes de coordination des efforts à travers un organisme national chef de file (une pratique qui a donné de très bons résultats ailleurs) ; et
- Troisièmement, tout comme de nombreux pays africains, le Cameroun ne dispose pas d'un système central de collecte, de traitement et de diffusion de données pleinement opérationnel en matière de sécurité routière, ce qui constitue un facteur limitant pour un processus de prise de décision fondée sur les données factuelles.
Le rapport propose des voies et moyens permettant de faire face à ces défis, notamment l'accélération des efforts en cours visant la mise en place d'une base de données à l'École nationale des travaux publics du Cameroun et la mise en phase de la base de données avec l'ensemble minimum des indicateurs de sécurité routière compilés actuellement par le Programme de politiques des transports et la CEA ; l'accélération du processus de mise en place d'un organisme en charge de la sécurité routière ; et l'installation des chefs de file politique de haut-niveau en charge de la sécurité routière qui défendront cette cause au niveau national.
Prenant la parole au nom de Mme Vera Songwe -Sous-secrétaire Générale des Nations Unies et Secrétaire Exécutive de la CEA, M. Antonio Pedro qui est à la tête du Bureau pour l'Afrique Centrale a déclaré : « en soutenant la pleine application des recommandations du rapport que nous lançons aujourd'hui, les autorités camerounaises démontreront ainsi que le pays adhère aux mesures de sécurité routière, notamment le respect des règles de circulation », ajoutant que la CEA est disposé à continuer à travailler en collaboration avec l'Envoyé spécial des Nations Unies et d'autres partenaires pour soutenir le Cameroun et les pays africains en général dans l'amélioration de la sécurité de leurs routes.
Cela inclut le renforcement des systèmes de données et statistiques pertinents, l'appui aux pays à aligner les politiques, lois et réglementations nationales sur les normes et conventions internationales, la mobilisation du secteur privé pour renforcer les tests de sécurité des véhicules sur le continent et l'amélioration de la qualité des casques pour motos ; ainsi que la l'encouragement des institutions financières internationales telles que la Banque mondiale et la BAD d'intégrer les questions de sécurité routière dans la conception et la construction de routes et d'autres infrastructures.
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