Habilement construit, ce premier roman réussi d'une trentenaire interroge les non-dits de l'Algérie française. Et dessine le héros en personnage hanté par une double vie, et un passé qu'il ne surmonte pas.
Comme un air de tango, deux pas en avant, trois autres en arrière. Construit en flash-backs et en aller-retour, ce premier roman s'ouvre sur un bal à l'ambassade de France à Alger, en avril 1970. Rose, "la plus douée, la plus gracieuse" des jeunes femmes présentes, danse avec bonheur sur la piste. Contrairement à Louis, dont on apprendra, peu après, qu'il est son mari. Côté face, la vie avance, belle et fragile comme ces fleurs qui donnent leurs noms à plusieurs des héroïnes féminines. Côté pile, une fêlure s'étend, qui se fera cassure. Le décor est planté, le roman va et vient entre 1958, en pleine guerre d'Algérie, et 1998, un soir de finale de coupe du Monde qui fit hurler de joie une France en liesse.
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