Ce samedi 1er septembre j’aurai dû être là, au cimetière Père Lachaise, pour accompagner notre Maître SAMIR AMIN à sa dernière demeure. J’aurai dû être là avec une forte délégation du gouvernement sénégalais et du recteur le Professeur IBRAHIMA THIOUB qui m’a fait le privilège de m’inclure dans la délégation de l’UCAD pour lui rendre un dernier hommage. Je dois ce privilège certainement au fait qu’en 1972 SAMIR AMIN a écrit la brillante préface de mon ouvrage le royaume du Waalo publié chez François Maspero Paris, réédité chez KARTHALA en 1988, traduit en espagnol en 2008 et en Anglais en 2014. Au-delà de ma reconnaissance vis-à-vis du professeur SAMIR AMIN pour cette préface qui fait date dans la réflexion sur les origines historiques de la dépendance en Afrique, j’ai de multiples raisons de lui rendre un vibrant hommage même de Dakar où des circonstances inattendues m’ont empêché de faire le voyage à Paris.
Pour notre génération des années 1950-1960, SAMIR AMIN fait partie de cette phalange de patriotes Africains qui ont accéléré le processus de décolonisation du continent dans l’esprit du Panafricanisme et de l’unité. Ce sont ces jeunes fraichement sortis des universités françaises ou anglaises qui sont partis au secours de l’école guinéenne désertée par les enseignants français en 1958 à la suite du choix du peuple pour l’indépendance. Ils ont pour nom JOSEPH KI ZERBO et Jacqueline KI ZERBO de la Haute Volta, Abdou Moumini du Niger, David DIOP, Amsatou SARR et Khalil SALL du Sénégal, Harris Memel Foté de Côte d’Ivoire, Béhanzin du Dahomey sans compter ceux de la diaspora comme Marie Joseph Noël, Monsieur et Madame Aventin, Gérard Chenet de Haïti et bien sûr SAMIR AMIN d’Egypte. Ils ont trouvé sur place les jeunes nouveaux professeurs guinéens comme Bah Ibrahim Kaba et son épouse Aminata, DIALLO Saidou Maleah et NIANE Djibril Tamsir. Il faut signaler la présence remarquable des Professeurs militants de la Gauche française, comme Jean Suret-Canale, Yves Benot et Helman Cournanel qui ont bravé l’interdiction faite au Français de servir en Guinée.
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