On aura beau clamer l'égalité des sexes ou des genres comme c'est maintenant le cas aujourd'hui, certaines réalités restent têtues et permettent d'observer cette répartition des tâches entre les hommes et les femmes. À quelques exceptions près, il y a des choses réservées aux femmes et celles réservées aux hommes et il n'est socialement pas autorisé que les uns occupent le couloir des autres.
Bien que les choses semblent avoir évolué, il est inconcevable, au Congo, de voir un adulte piler le saka saka même s'il est célibataire. C'est aussi avec des yeux interrogateurs que l'on regarde ces hommes qui font le marché. Car ce lieu est considéré comme le temple des femmes : vendeuses comme acheteuses. En effet, il y a quelques années, les vendeuses au marché chargeaient de moqueries les hommes qui s'y risquaient. À l'instar des primates, la première femme lançait un cri aussitôt repris par les autres vendeuses pour donner suite à un chœur que l'homme ignorait. Innocente victime expiatoire dans cette marre à caïmans, il continue de zigzaguer entre les étals déboursant plus qu'il ne faut pour chaque produit demandé.
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