La qualité des politiques publiques, déterminante pour la transformation structurelle et la création d'emploi

6 Septembre 2018

Rabat — Le Bureau de la CEA en Afrique du Nord a initié aujourd'hui à Rabat (Maroc) les travaux d'une réunion d'experts sous le thème :« Qualité des institutions et transformation structurelle : distorsions et allocation des ressources en Afrique du Nord ».

Pendant deux jours, des spécialistes de la gouvernance et des politiques publiques, des représentants d'organisations internationales et des pays membres (Algérie, Egypte, Maroc, Mauritanie, Soudan et Tunisie) se pencheront sur les liens entre qualité des institutions et transformation structurelle.

Cette rencontre vise à mieux comprendre l'influence des institutions sur l'allocation des ressources au sein des pays. Ces dernières peuvent, en effet, entraîner des distorsions avec un impact négatif sur la performance des acteurs économiques, et limiter ou ralentir la transformation structurelle. Les participants étudieront ainsi l'impact d'une affectation améliorée des ressources entre les secteurs économiques ou au sein de ces derniers pour une meilleure productivité et les politiques requises à mettre en œuvre en conséquence.

Depuis 2010, l'Afrique du Nord connait une croissance limitée et volatile en raison de l'instabilité politique, du manque de diversification des économies et leur forte dépendance vis-à-vis des secteurs primaires (agriculture, hydrocarbures, etc.). Cette situation a entrainé l'émergence d'un chômage endémique. Avec un niveau moyen de 12% en Afrique du Nord, ce taux de chômage est de 30% dans le cas des jeunes et de plus de 40% pour les femmes de la région.

L'Afrique du Nord est également caractérisée par une productivité du travail relativement basse entre 6,23% et -1,2% selon les pays, une performance modeste comparée à celles de pays comme la Turquie (8%) ou l'Inde (16,8 %) entre 1994 et 2013.

« L'étude menée par notre Bureau met en évidence l'existence d'une mauvaise allocation des facteurs de production en Afrique du Nord. Elle révèle les sources de ces distorsions en examinant le marché du travail, celui du crédit, et d'autres facteurs, comme la bureaucratie, la corruption ou l'existence de privilèges qui profitent davantage à certaines entreprises, qui ne sont pas forcément les plus productives ou les plus innovantes », a indiqué Mme Lilia Hachem Naas, directrice du Bureau de la CEA en Afrique du Nord à l'ouverture de la rencontre.

« La transformation structurelle est une problématique de développement qui nécessite un diagnostic très approfondi. Les politiques publiques, fiscales et monétaires, y jouent un rôle déterminant », a indiqué M. Ayache Khellaf Directeur de la Prévision et de la Prospective au Haut-Commissariat au Plan du Maroc, « Lorsqu'on parle de transformation structurelle, et de même, quand on investit dans le développement humain, il est nécessaire, en parallèle, d'investir dans les secteurs productifs pour générer une croissance créatrice d'emplois », a-t-il ajouté.

Cette rencontre a pour objectif d'encourager les pays membres à mieux exploiter les données dont ils disposent et en produire d'autres pour identifier les orientations politiques et les réformes à même d'apporter les solutions adéquates aux problématiques de la croissance et de la création d'emploi en Afrique du Nord.

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