La Banque africaine de développement (Bad) exhorte le gouvernement du Sénégal ainsi que l’ensemble des acteurs à plus d’engagements et de détermination pour renforcer la capacité d’absorption des « importantes » ressources disponibles.
La Directrice générale du bureau régional de développement et de prestation de services pour l’Afrique de l’Ouest de la BAD l’a fait savoir aux autorités sénégalaises.
C’était lors de la revue combinée du Document stratégique pays (Dsp) et du Portefeuille BAD-Gouvernement du Sénégal qui s’est tenue dans la matinée de ce lundi 1er octobre à Dakar, sous la présidence du ministre sénégalais chargé du budget, M. Birima Mangara.
Mme Marie Laure Akin-Olugbade qui a transmis cette invite estime que cela va permettre également d’accélérer l’atteinte des résultats en vue d’améliorer les conditions de vie des populations sénégalaises.
Ce qui la conforte par une volonté affichée par la partie sénégalaise de poursuivre la mise en œuvre des réformes structurelles importantes déjà entreprises dans le cadre du Plan Sénégal Emergent (Pse) pour accompagner les importants investissements en cours dans le secteur des infrastructures et de l’agriculture.
Malgré la vivacité de la coopération entre le Sénégal et la BAD, l’institution internationale appelle le pays à prioriser les fonds de contrepartie pour la bonne réalisation de certains projets.
L’économiste de la BAD au Sénégal, M. Facinet Sylla pense que le pays doit mettre plus de 50% de ces fonds pour montrer son intérêt.
A cela, il appelle à la réduction des délais de passation des marchés et de signature de contrats.
Pour M. Sylla, le Sénégal gagnerait à prendre des dispositions relatives à la défaillance des entreprises chargées de l’exécution des travaux financés par la BAD et le gouvernement.
Dans ce même ordre d’idée, il y greffe la nécessité de revoir l’application des dispositions du protocole d’accord dit « G50 ».
Afin d’atteindre des résultats plus à la hauteur des ambitions, la BAD a indiqué des recommandations à mettre en application sur la période 2019-2020.
Ce qui réside dans la nécessité d’augmenter les capacités de mobilisation des ressources internes à la hauteur des capacités d’endettement du Sénégal.
M. Sylla pense également que le Sénégal gagnerait à maintenir la dynamique de la production agricole en intervenant sur les chaines de valeurs dans le cadre des agropoles du pays.
A cela s’ajoutent l’application des actions de distribution de l’énergie pour l’atteinte de l’accès universelle ainsi que la nécessité de maintenir les piliers du Document stratégie pays (Dsp).
Par ailleurs, la Directrice générale du bureau régional de développement et de prestation de services pour l’Afrique de l’Ouest de la BAD réitère la volonté de la Banque de continuer à accompagner le développement du Sénégal.
Ceci à travers sa contribution au financement de tous les grands projets structurants comme le Train Express Régional (Ter), l’Aéroport International Blaise Diagne (Aibd), l’Autoroute à péage de Dakar, le Projet rizicole de la compagnie agricole de Saint-Louis du Sénégal, la construction du pont de Rosso et celui de la Trans-Gambien et le Programme de modernisation des villes (Promovilles).
Selon Mme Akin-Olugbade, la volonté de la BAD d’accompagner le PSE se traduit par l’accessibilité du Sénégal à tous les guichets de la Banque et par le doublement de ses opérations dans le pays.
Au cours de cette revue combinée, il a été noté d’importants progrès dans la mise en œuvre de la stratégie pays en cours.
A en croire les services de la BAD, au cours des deux dernières années, la Banque a approuvé 12 projets pour un montant total d’engagement de 606 milliards de F Cfa.
Ils font savoir que les interventions de la Banque ont contribué à la concrétisation des grands projets d’investissements dans le secteur des infrastructures qui ont contribué à transformer le paysage du pays et le cadre de vie des populations.
Selon l’économiste de BAD, cette revue a permis de confirmer la pertinence des axes de la coopération entre les deux parties autour de deux piliers du DSP à savoir l’appui à la transformation agricole, le renforcement des infrastructures de soutien à la production et la compétitivité, notamment l’énergie et les transports.
Compte tenu de l’ampleur des attentes, la Directrice générale du bureau régional de développement et de prestation de services pour l’Afrique de l’Ouest de la BAD appelle toutes les parties prenantes à faire preuve d’imagination et d’audace pour l’atteinte des objectifs.
Dans la même foulée, le représentant du Conseil national du patronat sénégalais (Cnp) invite l’Etat à éviter de faire des offres spontanées au secteur privé. Selon lui, le Sénégal et la BAD doivent veiller à l’implication des entreprises locales dans les réalisations des grands projets.
Il a été souligné que de 1972, début des opérations de la BAD au Sénégal à ce jour, la BAD a approuvé un total de 107 opérations en faveur du Sénégal pour un montant cumulé de plus de 2,16 milliards d’Unités de comptes (UC) soit environ 1710 milliards de F Cfa.
Le ministre Birima Mangara qui a assisté aux travaux a fait part de la volonté du gouvernement sénégalais de noter les recommandations formulées et de veiller à son application effective.