Addis-Abeba, Éthiopie — L'Afrique doit commencer à modifier sa façon de produire et de compiler les données et statistiques pour garantir que ses processus d'industrialisation et de diversification s'appuient sur des données fiables et précises, déclare ce lundi l'économiste en chef de la Commission économique pour l'Afrique, Abdalla Hamdok.
En souhaitant la bienvenue aux délégués présents à la Sixième réunion de la Commission africaine de statistique (StatCom-Afrique-VI), M. Hamdok réaffirme l'engagement de la CEA à continuer de soutenir le développement statistique en Afrique pour assurer la mise en œuvre réussie du programme de développement durable.
« Nous continuerons de travailler en étroite collaboration avec la Commission de l'Union africaine, la Banque africaine de développement, les partenaires de développement et les pays pour assurer la mise en œuvre réussie des travaux statistiques qui nous attendent », déclare M. Hamdok.
Il souligne la nécessité de renforcer la capacité des systèmes statistiques nationaux en Afrique à s'aligner davantage sur la demande croissante de statistiques à l'appui des programmes de développement nationaux, régionaux et mondiaux.
« Le rôle que jouent les agences statistiques nationales et leurs partenaires sectoriels respectifs dans la réalisation des objectifs mondiaux de développement durable et de l'Agenda 2063 de l'UA est primordial », déclare le chef adjoint de la CEA.
« Le dynamisme économique que nous connaissons sur le continent a été associé à de nouveaux problèmes de développement, tels que la migration, le changement climatique, ainsi qu'à des changements dans les sphères politiques mondiales affectant les relations commerciales et économiques à travers le monde. Dans ce contexte, il est impératif que les pays fassent le point sur leurs avantages comparatifs respectifs et prennent des décisions judicieuses pour naviguer dans le terrain de jeu. La condition préalable essentielle de tout ceci est de disposer de données et de statistiques pertinentes, opportunes et de la plus haute qualité ».
Il ajoute que le rôle des systèmes statistiques nationaux dans l'appui aux politiques de diversification économique et d'industrialisation de l'Afrique est et continuera d'être primordial.
Selon l'économiste en chef de la CEA, des systèmes statistiques performants devraient produire des statistiques économiques intégrées, notamment des informations sur les comptes nationaux, pour éclairer efficacement la diversification et l'industrialisation en Afrique, ainsi que le programme de libre-échange continentale africain.
« Cela ne peut être réalisé que si les pays s'engagent dans des moyens créatifs et innovants pour surmonter certains des défis clés des bureaux statistiques nationaux, tels que le financement insuffisant, un personnel inadéquat, une infrastructure informatique médiocre et un cadre législatif inadéquat entre autres », déclare M. Hamdok, ajoutant que la voie à la dignité d'ici 2030 suppose un développement centré sur les personnes et des politiques qui doivent s'appuyer sur des données économiques, sociales et environnementales actualisées.
Le soutien de la CEA
Il déclare que les États membres peuvent compter sur le soutien technique continu de la CEA dans leurs efforts pour mettre en œuvre le cycle 2020 de recensements et résoudre les problèmes de données découlant de l'adoption du programme 2063 et des ODD.
« Les États membres sont encouragés à utiliser la technologie pour améliorer la collecte, le traitement et l'analyse des données. La coopération Sud-Sud est également encouragée à partager les expériences et la technologie afin d'atténuer le coût de l'utilisation de la technologie », déclare-t-il, ajoutant que la CEA demande un soutien accru de toutes les parties prenantes pour assurer le succès du cycle 2020 de recensements sur le continent.
La CEA et ses partenaires internationaux et régionaux ont engagé des pays à travers le continent, entreprenant des programmes de renforcement des capacités et des missions d'assistance technique pour améliorer les systèmes statistiques nationaux. En conséquence, plus de pays que jamais auparavant sont désormais équipés pour produire des comptes nationaux fondamentaux conformes aux normes et aux classifications reconnues au niveau international.
Il met l'accent sur l'intégration des technologies de l'information géo spatiale pour fournir le cadre de base nécessaire pour appuyer la production de statistiques et la diffusion de données statistiques.
Avec le soutien de la CEA, de nombreux États membres ont commencé à travailler sur l'intégration des informations statistiques et géo spatiales.
« Ils reconnaissent et apprécient l'intérêt de relier les personnes, les entreprises et l'économie à un lieu géographique et à une compréhension plus approfondie des problèmes sociaux, économiques et environnementaux, que seule une lentille d'information socio-économique permet de comprendre », déclare M. Hamdok.
La CEA, dit-t-il, développe un cadre stratégique mondial pour l'intégration de l'information statistique et géo spatiale sur le continent. La stratégie définit certains des principes politiques sur la manière d'intégrer la technologie géo spatiale dans le travail des bureaux de statistique tout au long de la formation, des données et des processus. L'intégration des informations statistiques et géo spatiales devrait bénéficier aux États membres dans la fourniture de services qui présentent le plus grand intérêt pour les utilisateurs, l'accent étant mis sur l'Agenda 2030, les ODD, le programme pour l'Afrique 2063, le cycle 2020 de recensements généraux et les priorités régionales nationales.
Événements parallèles
La sixième réunion de la Commission africaine de statistique se déroule avec d'autres réunions, à savoir :
Le Symposium africain sur le développement statistique (SADS) sur le thème : Renforcer les recensements de population et les comptes nationaux pour appuyer la réalisation des programmes 2030 et 2063.
Le huitième Forum sur le développement de la statistique en Afrique (FASDEV) sur le thème : Des solutions financières innovantes pour améliorer la qualité et la crédibilité des données afin de soutenir le programme de développement de l'Afrique ;
Quatrième réunion du Comité régional des Nations Unies sur la gestion de l'information géo spatiale mondiale pour l'Afrique (UNGGIM : Afrique) sur le thème : Relier les personnes aux lieux : intégration de l'information géo spatiale et statistique en appui au Cycle 2020 des Recensements Généraux de la population et de l'Habitat (RGPH) et au Programme de développement durable.