New York — Des chefs d'État, des représentants de haut niveau des gouvernements, des institutions de financement du développement et des Institutions des Nations Unies, des représentants du secteur privé, des Organisations non gouvernementales et des universités se sont réunis au siège des Nations Unies pour discuter comment le développement industriel inclusif et durable peut soutenir la mise en œuvre de l'accord sur la Zone de libre-échange continentale africaine (ZLECA).
L'évènement est organisé par l'Organisation des Nations Unies pour le développement industriel (ONUDI), la Commission de l'Union africaine (AUC), la Banque africaine de développement (BAD), la Commission économique pour l'Afrique (CEA) et l'Organisation des Nations Unies pour l'alimentation et l'agriculture (FAO).
Au cours des prochaines décennies, l'Afrique deviendra le continent le plus jeune et le plus peuplé du monde, avec une population en âge de travailler qui croîtra d'environ 70% pour atteindre 450 millions de personnes d'ici 2035. La création d'emplois en Afrique ne suit pas le rythme de croissance de la main-d'œuvre et d'une grande partie de la population rurale, les citadins pauvres, les femmes et les jeunes n'ont pas bénéficié de la croissance économique récente. Le chômage et les inégalités restent encore trop élevés.
Les décideurs politiques reconnaissent maintenant que les économies du continent doivent entreprendre une transformation structurelle systématique des économies fondées sur les ressources vers des économies plus diversifiées, notamment en augmentant la part des industries manufacturières et liées à l'agriculture dans les investissements nationaux, la production et le commerce.
La ZLECA, lancée par la CUA en mars 2018 à Kigali, au Rwanda, a le potentiel énorme de catalyser cette transformation structurelle, car elle stimulera l'industrialisation, la diversification économique et l'emploi en Afrique. Elle créera un marché continental de 1,2 milliard de consommateurs et un PIB africain de 2 500 milliards de dollars américains et offrira d'importantes opportunités commerciales aux sociétés commerciales, aux entreprises et aux consommateurs.
Dans son allocution d'ouverture, Amina J. Mohammed, Secrétaire générale adjointe des Nations Unies, salue le lancement de la ZLECA et souligne que « l'industrialisation durable est la clé du succès de la Zone de libre-échange si l'accent est mis sur le développement inclusif, l'énergie, la motivation, la créativité et les compétences des femmes et des jeunes ».
S'adressant aux participants, le Directeur général de l'ONUDI, LI Yong, qui dirige la mise en œuvre de la troisième Décennie du développement industriel de l'Afrique (IDDAIII), déclare que si l'on veut tirer profit de tous les avantages de la ZLECA, l'industrialisation doit être la clé de sa réussite. Il prédit que « la mise en œuvre réussie de la ZLECA entraînera une augmentation de la demande de biens fabriqués par les Petites et moyennes entreprises ».
Le Commissaire au commerce et à l'industrie de l'Union africaine, l'Ambassadeur Albert M. Muchanga, souligne que « la Zone de libre-échange continentale africaine et l'IDDAIII sont complémentaires et que l'alignement offrira des résultats bénéfiques à l'Afrique et à la communauté internationale.
Tous les intervenants conviennent que pour que la mise en œuvre de la ZLECA soit un succès, il faudra nécessairement que tous les acteurs internationaux et nationaux fournissent davantage d'efforts, en particulier grâce à des partenariats mondiaux novateurs au niveau multilatéral.
Pierre Guislain, Vice-Président de la Banque africaine de développement, indique que « le secteur privé a un rôle crucial à jouer dans l'industrialisation et l'intégration de l'Afrique ». Il ajoute que « stimuler l'investissement intra-africain est aussi important que stimuler le commerce intra-africain » et demande aux gouvernements « d'accélérer l'adoption et la mise en œuvre de la ZLEC et de créer des marchés régionaux véritablement intégrés aptes à recevoir des investissements énormes à grande échelle ».
Vera Songwe, Secrétaire exécutive de la CEA, souligne que « si la ZLECA doit catalyser l'industrialisation de l'Afrique par le biais de marchés intégrés, il est essentiel de combler les lacunes en matière d'infrastructures et de numériser les économies du continent »!
Faisant référence a la ZLECA et aux stratégies d'industrialisation et aux opportunités d'exploiter le plein potentiel de l'agro-industrie, José Graziano da Silva, Directeur général de la FAO, informe que le développement agro-industriel du continent africain qui lie les exploitants agricoles, les éleveurs et les pêcheurs aux marchés porteurs peut créer des opportunités pour les jeunes, stimuler des pratiques plus vertes dans tout le système alimentaire et fournir des aliments plus sains et plus sûrs aux consommateurs ».
Lors de l'évènement, il a été annoncé que les chefs d'État suivants ont accepté de devenir des défenseurs de l'IDDA III pour promouvoir activement le développement industriel inclusif et durable dans le cadre IDDA III et de sensibiliser les populations à cette initiative importante aux niveaux national, régional et mondial : le Président Alassane Ouattara de la République de Côte d'Ivoire, le Président Uhuru Kenyatta de la République du Kenya, la présidente Marie-Louise Coleiro Preca, de la République de Malte, le Président Mahamadou Issoufou de la République du Niger, le Président Macky Sall, de la République du Sénégal, le Président Matamela Cyril Ramaphosa de la République d'Afrique du Sud et Edgar Chagwa Lungu, Président de la République de Zambie.
La réunion s'est conclue en reconnaissant que la mise en œuvre réussie de la ZLECA nécessitera des efforts concertés pour aborder plusieurs domaines critiques liés au développement industriel et lance un appel à des partenariats stratégiques avec les institutions financières et les entreprises afin de mobiliser des ressources supplémentaires pour les infrastructures, l'industrie et l'innovation, ainsi que le savoir, l'expertise et la technologie.
Communiqué de presse publié conjointement par la CEA, l'ONUDI, la CUA, la BAD et la FAO.
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