Addis-Abeba, Éthiopie — La sixième réunion de la Commission de statistique de l'Afrique (StatCom-Africa-VI) s'est terminée ce jeudi, à Addis-Abeba avec des délégués priant les États membres d'affecter davantage de ressources à la production, à la diffusion et l'utilisation des statistiques pour la mise en œuvre des plans de développement nationaux, du Programme de développement durable à l'horizon 2030 et du plan de développement de 50 ans de l'Afrique, l'Agenda 2063.

Les participants, parmi lesquels les responsables des Bureaux nationaux de statistique de 51 pays africains, soulignent qu'un leadership politique efficace, une appropriation nationale et des ressources adéquates sont indispensables au continent pour garantir le succès des initiatives de transformation statistique.

Les États membres sont invités à trouver des moyens créatifs et novateurs pour surmonter certains des principaux problèmes rencontrés par les instituts nationaux de statistique afin de mettre en place des systèmes statistiques qui fonctionnent et servent bien le continent.

Les délégués exhortent les partenaires de développement d'apporter leur aide au renforcement de capacités des systèmes statistiques nationaux pour continuer à s'aligner sur la demande croissante de statistiques ; et ce dans le but d'apporter leur appui aux programmes de développement en constante évolution aux niveaux national, régional et mondial.

Les pays africains sont également encouragés à intégrer les technologies de l'information géospatiale en tant que cadre de base pour soutenir la production et la diffusion de statistiques.

« Nous prions les acteurs du développement statistique en Afrique de travailler ensemble pour répondre à la demande croissante de données pour tous les programmes de développement », conviennent les délégués, ajoutant qu'il est urgent que les Bureaux nationaux de statistique améliorent la qualité de leurs données administratives.

Pour ce faire, il est possible d'investir dans le système d'état civil et de statistiques de l'état civil (CRVS) et de désagréger les indicateurs permettant de contrôler les droits fondamentaux de l'homme afin de remédier aux inégalités.

En ce qui concerne le renforcement de capacités des systèmes statistiques nationaux pour soutenir les politiques de diversification économique et d'industrialisation de l'Afrique, la réunion appelle les États membres à collaborer de manière créative et novatrice, de créer des synergies entre les écosystèmes de données et de former des partenariats entre les parties prenantes concernées.

Cela aidera les pays à surmonter les principaux obstacles au travail des Bureaux nationaux de statistique et à créer un système statistique efficace et efficient.

La réunion prend note des nouveaux domaines stratégiques de la Commission économique pour l'Afrique et approuve son programme statistique. Elle prie la CEA de continuer d'aider les États membres à renforcer leurs capacités statistiques, en travaillant en étroite collaboration avec la Commission de l'Union africaine (CEA), la Banque africaine de développement (BAD) et la Fondation pour le renforcement des capacités en Afrique (ACBF).

Dans leurs recommandations, les participants demandent également aux États membres d'entreprendre la série de recensements de la population et du logement de 2020 afin de soutenir la mise en œuvre des programmes de développement durable et 2063.

Les États Membres sont instamment priés de mobiliser des ressources pour les activités de recensement avec les partenaires de développement également invités à soutenir le processus.

Dans son allocution de clôture, à la fin de la réunion de quatre jours, Mme Leila Ben Ali Kraiem, Responsable de la Section des statistiques à la CUA, indique que son équipe et la CUA continueront à « travailler en étroite collaboration avec la CEA, la BAD et l'ACBF sur différents programmes visant à soutenir la production de statistiques de qualité, fiables et à jour sur le continent ».

Le Directeur des statistiques de la BAD, M. Charles Leyeka Lufumpa, assure aux participants que la banque continuera d'accompagner les États membres dans « ce périple afin de renforcer la capacité de nos systèmes statistiques nationaux de soutenir les politiques favorisant le développement de l'Afrique ».

« Nous devons nous assurer de mettre en œuvre les recommandations et les résolutions que nous avons proposées à la suite de nos délibérations fructueuses », dit-il.

De son côté, Oliver Chinganya, Directeur du Centre africain pour la statistique (CAS) à la CEA, salue les délégués qui ont consacré beaucoup d'efforts à leurs travaux, ces quatre derniers jours, alors qu'ils cherchaient des moyens d'intégrer la propriété des méthodologies nouvelles ou actualisées pouvant renforcer les capacités statistiques des États membres.

« La participation en masse, la présence et l'engagement fervents que nous avons eu tout au long de la réunion ont été remarquables et je pense que c'est quelque chose que nous voudrions faire progresser », informe-t-il.

Statcom-Africa-VII se tiendra à Addis-Abeba en 2020.

Des représentants d'organisations nationales, sous-régionales, régionales et internationales, d'organisations intergouvernementales, d'ONG, du monde universitaire, d'instituts de recherche et du secteur privé ont également participé à la réunion.