La Sierra Leone vient d'annuler la construction par la Chine d'un nouvel aéroport, ouvrant ainsi la voie à une dénonciation de la « diplomatie chinoise de la dette » en Afrique, dénonciation qui risque de se propager rapidement à d'autres Etats africains enfermés dans le cardan des prêts chinois.
La Chine « prête » de l'argent sans compter à l'Afrique, mais ces « prêts » sont en réalité une dette que les Etats africains doivent rembourser. Certes, les relations entre Pékin et l'Afrique se parent des habits vertueux d'une coopération Sud-Sud, qui, incontestablement, a permis à l'Afrique de s'affranchir de la domination de l'Occident et de ses institutions financières (FMI ; Banque Mondiale), mais les « prêts » chinois s'inscrivent dans des « exigences de « collatéralisation » portant sur des terres, des matières premières ou des conditions tarifaires attractives dans la production d'énergie. » (1) Les exemples suivants, donnés par Sébastien Le Belzic (1), montrent comment fonctionne la « diplomatie chinoise de la dette » : « Le Soudan du Sud va ainsi utiliser son pétrole pour payer à la Chine ses projets routiers. Le même schéma a été utilisé par l'Angola et le Nigeria. Parfois même ces prêts sont alloués à un consortium d'entreprises et donc plus ou moins directement aux entreprises chinoises elles-mêmes. Au niveau mondial, seuls 3,4 % des projets financés par la Chine sont attribués à des entreprises non chinoises.
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