Addis-Abeba — La Commission économique pour l'Afrique (CEA) et la Commission de l'Union africaine (CUA) convoquent ce dimanche, une réunion de haut niveau ayant trait au besoin pour l'Afrique de se lancer dans une campagne d'identification numérique.
La réunion se tiendra en marge du Sommet extraordinaire de l'UA pour discuter des opportunités, des risques et des enseignements pour l'identification numérique dans le contexte africain.
Alors que quelques pays africains ont déjà progressé dans la mise au point de systèmes d'identité numérique servant de base aux identifications juridiques, l'Afrique dans son ensemble n'a pas encore pleinement exploité les avantages de l'identification numérique.
La réunion conjointe de haut niveau est censée aider les États membres à accélérer la réalisation de l'Agenda 2063 de l'Afrique et du Programme de développement durable à l'horizon 2030.
La Secrétaire exécutive de la CEA, Vera Songwe, a récemment annoncé que l'Organisation et ses partenaires se lancent dans une initiative d'identification numérique afin de soutenir l'harmonisation et la mise en œuvre de plates-formes d'identification numérique en Afrique.
En s'appuyant sur la révolution technologique en cours sur le continent, l'Identité numérique renforcera l'inclusion sur le continent et facilitera les échanges dans le contexte de la Zone de libre-échange continentale africaine (ZLECA).
« L'Afrique ne peut pas continuer à élaborer des politiques à l'aveuglette parce que nous n'avons pas de données sur nos populations. Comme nous l'avons constaté dans des pays comme l'Inde, l'identification numérique présente des avantages considérables, notamment en ce qui concerne l'inclusion politique et économique », déclare Mme Songwe.
Les Communautés économiques régionales (CER) et les États membres travaillent à l'initiative visant à définir les exigences minimales pour la création de plates-formes d'identité numérique dans les pays africains afin de maximiser les avantages pour les aspirations des pays et du continent tout en minimisant les risques associés.
Cela garantira, entre autres, une couverture universelle, une interopérabilité entre d'autres systèmes et entre pays tout en respectant la souveraineté des pays, ainsi que la protection de la sécurité et de la propriété des données.
L'initiative d'identité numérique sera harmonisée avec d'autres travaux en cours sur le continent, tels que l'identité légale, l'enregistrement civil et les statistiques de l'état civil, qui forment ensemble des systèmes d'identité fondamentaux.
Elle appuiera la promotion de l'adoption de vues communes et la mise en œuvre de plates-formes d'identité numérique en Afrique, notamment en renforçant les capacités des États membres. Cette activité est menée par la CEA en collaboration avec la CUA et avec le soutien de partenaires externes, notamment le réseau Omidyar et ISPIRT India.
Des discussions sont en cours avec le Groupe de la Banque mondiale, la Banque de développement pour l'Afrique et la Fondation Rockefeller en tant que partenaires techniques et financiers potentiels pour cette initiative.
Les travaux effectués comprennent déjà un document thématique sur « L'identité numérique et la ZLECA », qui a été examiné lors de la réunion d'experts de haut niveau du Comité technique spécialisé (STC) de l'UA sur le commerce, l'industrie et les minéraux, le 17 octobre dernier, à Addis-Abeba.
L'objectif consiste à garantir que le STC émette des recommandations de politique pouvant servir de base à la décision d'une initiative sur l'identité numérique pour l'Afrique, qui sera examinée à la 34ème session ordinaire du Conseil exécutif de l'Union africaine.
Mme Songwe indique que l'identité numérique est particulièrement importante pour les Africains, qui comptent plus de 542 millions de personnes sans identité.
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