La Russie est candidate à l'organisation de l'Exposition universelle de 2025 avec le plus grand site de l'histoire à Ekaterinbourg, et une volonté de se concentrer sur l'innovation au service d'une vie meilleure.
Tenue pour la première fois à Londres en 1851, l'Exposition universelle est devenue au cours de l'Histoire une manifestation globale inégalée, qui a le mérite d'avoir présenté au monde des technologies révolutionnaires telles que le téléphone, la machine à écrire et le phonographe. Depuis, des pays du monde entier ont rivalisé afin d'obtenir le droit d'accueillir l'Expo sur leur sol. Aujourd'hui parmi eux, la Russie et la ville d'Ekaterinbourg, qui propose une offre impressionnante pour soutenir sa candidature.
Si Dubaï a déjà eu l'honneur de décrocher la prochaine Expo de 2020, l'Assemblée générale du BIE devra trancher en ce qui concerne la ville hôte de 2025.
Ayant participé à toutes les Expositions universelles depuis la toute première édition, la Russie s'est proposé pour l'édition 2025 de la plus grande expo au monde, qu'elle souhaite accueillir à Ekaterinbourg, ville située à la frontière entre l'Europe et l'Asie, choisie pour sa capacité à accueillir les délégations de toute la planète.
Le comité de candidature d'Ekaterinbourg a présenté le projet gigantesque de ce qui pourrait devenir le plus grand site que l'événement ait jamais connu : l'emplacement proposé s'étale sur 555 hectares. Les organisateurs s'apprêtent à accueillir environ 14 millions de personnes et 147 pays participants.
Le parc de l'Expo sera équipé d'une infrastructure sophistiquée et d'un certain nombre de manifestations liées à la technologie et aux affaires, mais également culturelles et informelles. Ekaterinbourg a proposé de célébrer l'événement entre le 2 mai et le 2 novembre afin de profiter de la saison la plus chaude dans la région. Les visiteurs seront exemptés de visas pour entrer en Russie, à l'exemple des fans de football qui ont pu profiter des mêmes avantages lors de la Coupe du monde 2018. Dans la continuité de la précédente Expo à Astana au Kazakhstan en 2017, où une place toute particulière était réservée au développement durable et aux énergies renouvelables, les organisateurs de l'Expo 2025 ont annoncé que l'événement sera presque entièrement alimenté par des énergies renouvelables.
Suite à l'Expo, son site baptisé « Smart City » sera transformé en une zone économique spéciale qui accordera un certain nombre d'avantages à ses résidents, y compris l'accès aux infrastructures déjà prêtes à l'emploi. Ce projet de « Smart City » comprend également l'intégration de technologies connectées pour aider à surveiller et gérer plusieurs processus municipaux, tels que l'approvisionnement en énergie et en eau, la circulation routière et le stationnement, mais également le contrôle de la pollution.
Le thème que la Russie a choisi pour sa candidature a pour objectif de « transformer le monde » via des « innovations au service d'une vie meilleure pour les générations futures », de relever les défis situés à l'intersection des progrès humanitaires, sociaux et technologiques et avec une approche orientée vers l'avenir, autant de sujets qui méritent un débat.
Les concepts spécifiques proposés semblent se focaliser sur l'amélioration de la qualité de vie pour tous, tout en englobant un nombre de sujets progressistes et pertinents répartis entre les sections humanitaire, numérique, technologique et sociale de l'événement. La plateforme de l'événement pourra être utilisée pour promouvoir le dialogue et permettre aux scientifiques, aux entreprises et même à des nations entières de s'engager dans des échanges technologiques et culturels.
Ces idées sont bien représentées par un symbole facilement reconnaissable choisi par la Russie pour l'événement : les matriochkas, poupées de taille décroissante, placées les unes à l'intérieur des autres, qui ont donné aux enfants le goût de la découverte depuis des générations.
Afin de promouvoir l'Exposition et ses réussites, la Russie a lancé un projet artistique autour de ces poupées, en produisant 20 matriochkas uniques de taille humaine. La moitié de celles-ci ont été créées par des designers russes, pour être envoyées dans 10 métropoles internationales, telles que Barcelone, Bruxelles, Le Cap, Shanghaï, Berlin, Paris et Londres, où des artistes locaux ont décoré les 10 poupées restantes.
En plus du design accrocheur et impressionnant, le rôle de ces matriochkas ne se limitait pas à attirer l'attention. Grâce à la technologie de la réalité augmentée, ces objets d'art vont au delà du visuel, en invitant les visiteurs à télécharger l'application consacrée à l'Expo 2025 et à tourner leur smartphones vers les poupées. Ils verront ainsi sur leurs écrans les objets les plus notables qui ont changé le monde après avoir été présentés pour la première fois à une Exposition universelle. Parmi eux, la statue de l'Ouvrier et de la Kolkhozienne, la locomotive soviétique IS et le panorama du Transsibérien.
Deux de ces matriochkas ont visité le Cap : la première est une création de l'artiste primitif russe Andreï Karpov, la deuxième est décorée par le jeune prodige Claude Chandler. Les deux ont leur charme unique. L'artiste russe fait appel aux émotions, à travers une représentation naïvement douce du monde qui ressemble à un dessin d'enfant projeté sur une poupée. Le style du peintre sud-africain est radicalement différent, car il utilise des tampons de mousse artisanaux pour couvrir la poupée des mots « Expo », « 2025 », « Russie » et d'autres, formant ainsi un joli motif dégradé.
Toutes les poupées se réunissent bientôt à Paris où elles attendront l'annonce de la ville qui aura le privilège de recevoir l'événement. Aussi surprenant que cela puisse paraître, malgré de nombreux succès historiques auxquels rendent hommage les matriochkas, la Russie n'a jamais accueilli l'Expo sur son sol. Mais elle n'a jamais raté l'occasion d'y participer. C'est probablement cela qu'incarnent ces poupées : il faut voir au-delà de sa coquille externe pour découvrir quelque chose de vraiment passionnant. Réponse en 2025 !