Kigali, Rwanda, 20 Novembre (CEA) - La zone de libre-échange continentale africaine, la ZLECA, a le potentiel de stimuler le commerce régional et l'industrialisation du continent, plus particulièrement en Afrique de l'Est. Il convient désormais d'assurer la mise en œuvre effective de l'accord, signé en mars dernier à Kigali afin de tirer profit du potentiel dont dispose la région.
« Actuellement, les échanges commerciaux en Afrique de l'Est n'atteignent que la moitié de leur potentiel, et la demande locale croissante est satisfaite par les importations en provenance du reste du monde plutôt que par la production locale, a expliqué Andrew Mold, le Directeur par intérim de la CEA en Afrique de l'Est. La ZLECA va permettre aux pays d'Afrique de l'Est d'accroître les exportations de produits manufacturés dans la région et sur le continent. »
Andrew Mold s'exprimait lors de la séance d'ouverture de la réunion annuelle de la CEA en Afrique de l'Est, qui a lieu cette semaine à Kigali au Rwanda, et dont le thème principal est la mise en œuvre de la ZLECA.
Uzziel Ndagijimana, le Ministre rwandais des Finances et de la Planification économique, a souligné que « la ZLECA a démontré un consensus remarquable sur le continent, mais cela ne suffit pas - nous avons besoin de ratifier l'accord pour aller de l'avant. Nos efforts seront vains si nous n'atteignons pas 22 ratifications d'ici au mois de mars prochain. »
Alors que 49 pays du continent ont signé l'Accord portant création de la ZLECA, seuls 12 pays l'ont ratifié à ce jour. Les négociations sur les modalités de libéralisation du commerce des biens et services se poursuivent, la CEA fournissant un appui technique aux États membres pendant cette phase de négociation.
David Luke, le coordinateur du Centre africain pour la politique commerciale de la CEA, insiste : « Plus la libéralisation sera ambitieuse, plus les gains en termes de croissance du PIB et des exportations seront importants. Cependant, nous avons encore besoin de gagner les cœurs et les esprits du secteur privé et de la société civile, qui seront les véritables acteurs de la mise en œuvre de la ZLECA ».
Selon l'analyse de la CEA, les pays les plus petits sont ceux qui connaîtront la plus forte augmentation des exportations intra-africaines - jusqu'à 68% d'augmentation pour un pays comme le Rwanda. En moyenne, le commerce intra-africain devrait augmenter de 50 % après la mise en œuvre de la ZLECA. Des gains en termes de bien-être sont également attendus sur tout le continent.
Toutefois, « il est nécessaire de relever les défis qui demeurent en matière de barrières non tarifaires et de restrictions au commerce de certains produits de base pour réellement bénéficier des opportunités commerciales », a souligné Matia Kasaija, ministre des Finances, de la Planification et du Développement économique de l'Ouganda.
La réunion, organisée par le bureau de la CEA pour l'Afrique de l'Est, réunit plus de 250 participants des 14 pays couverts par le bureau sous-régional. Son objectif est de parvenir à un consensus sur les modalités de mise en œuvre de la ZLECA, tout en favorisant l'intégration régionale.
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Les 14 pays couverts par le bureau de la CEA pour l'Afrique de l'Est sont: Le Burundi, les Comores, la République démocratique du Congo, Djibouti, l'Erythrée, l'Ethiopie, Madagascar, le Kenya, l'Ouganda, le Rwanda, les Seychelles, la Somalie, le Soudan du Sud et la Tanzanie.
Les 12 pays africains ayant ratifié l'Accord sont: le Tchad, la Côte d'Ivoire, le Ghana, la Guinée, le Kenya, le Mali, le Niger, le Rwanda, la Sierra Leone, l'Afrique du Sud, le Swaziland et l'Ouganda.
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