Livingstone Zambie, le 28 novembre 2018 (CEA) - Les pays d’Afrique australe ont été instamment priés de s’assurer que les cadres régionaux relatifs au foncier soient soigneusement examinés afin de garantir l’accès de toutes les classes sociales., fait remarquer Said Adejumobi, le Directeur du Bureau régional pour l’Afrique australe de la Commission économique pour l’Afrique (BSR / CEA).
Il indique en outre que l’accès, la propriété, le contrôle et l’utilisation de la terre ont des dimensions identitaires - de race, d’ethnie, de genre, de jeunesse et de nature communautaire, nécessitant des réformes de la gouvernance foncière en Afrique australe. « Par exemple, que ce soit dans le cadre du projet colonial ou du régime foncier postcolonial, l’accès des femmes à la terre reste limité et circonscrit dans de nombreux pays ». Telle est sa remarque lors de la cérémonie d’ouverture de la réunion d’experts sur le thème, « Territoire, identité et transformation socio-économique en Afrique australe » , tenue à Livingstone.
Il ajoute que l’accès à la terre par les jeunes est aussi souvent un défi alors que les pauvres n’ont pas facilement accès à la terre. « Je nous invite donc à aller au-delà du formalisme de la loi sur la terre et à examiner des faits, des données et des statistiques sur la question foncière et la dynamique socio-économique de sa réalité », fait-il remarquer.
Il fait également remarquer que la formulation de recommandations politiques utiles à nos États membres constitue un objectif stratégique clé de la réunion. Selon ses dires, « notre objectif final est de présenter des options politiques et des recommandations à nos États membres sur les moyens à mettre en place pour naviguer avec succès sur ce terrain difficile et sensible de la gouvernance foncière et des réformes dans la région », déclare-t-il.
Adejumobi souligne en outre que les questions politiques clés devant être soulevées concernant les processus de réforme foncière et de gouvernance dans les pays d’Afrique australe sont les suivantes : Comment réformer le système de gouvernance et d’administration foncières pour garantir l’équité, la justice, l’accès et la justice sociale à tous les groupes et toutes les communautés ? Comment un consensus national peut-il être négocié sur les réformes politiques foncière ? Comment les groupes défavorisés tels que les femmes, les jeunes et les pauvres peuvent-ils réellement accéder à la terre ? Comment pouvons-nous nous assurer que la réforme du système de gouvernance foncière améliore la production agricole et la sécurité alimentaire ?
Leopold-Auguste Ngomo, Délégué régional de la SADC et du COMESA en Afrique australe, exhorte les États membres régionaux à être vigilants à l’égard de l’exploitation des terres. Il note que la région de l’Afrique australe est actuellement confrontée à l’une de ses principales crises depuis l’ère post-apartheid, à savoir la redistribution des terres par rapport à leur exploitation économique. « L’exploitation des terres n’est pas en phase avec la sociologie et la réalité culturelle de la région. Cette situation est une source de tension, de révolte, d’expropriation légale ou illégale, de perte de confiance en soi et de doute sur l’avenir de la vie commune dans la même nation », dit-il.
M. Ngomo indique que la région de l’Afrique australe est réputée pour être une terre de ressources minérales riches, mais aussi comme une région à économie agroalimentaire dont les terres ont été assiégées en raison d’activités économiques.
M. Ngomo rappelle également aux États membres d’adhérer au Programme 2063, qui prévoit que les femmes rurales aient accès et contrôlent les actifs de production, dont la terre.
« Il est également de mon devoir de vous rappeler les aspirations d’une Afrique dont le développement est axé sur les individus, qui compte sur le potentiel des Africains, en particulier des femmes et des jeunes et se soucient de leurs enfants », fait-il savoir.
Un large éventail d’acteurs, dont des experts et des universitaires travaillant sur les questions foncières, le secteur privé, des Organisations de la société civile, les États membres (en particulier les ministères responsables des questions foncières et de l’agriculture) et les Secrétariats du COMESA, l’Union africaine, Oxfam Zambie, la Banque mondiale, les Institutions des Nations Unies parmi d’autres prennent part à la réunion.
Publié :
Bureau sous-régional pour l’Afrique australe
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