Barrage Kandadji au Niger - 436 millions mobilisés pour la réinstallation des populations

3 Décembre 2018
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African Development Bank (Abidjan)

11 partenaires et le gouvernement du Niger se sont réunis pour fixer un calendrier de mise en place des financements

Un programme multisectoriel : électricité, eau, hydro-agriculture, désenclavement et développement rural intégré

La Banque africaine de développement a accueilli une table ronde des partenaires techniques et financiers, le 30 novembre 2018 à Abidjan, sur le financement du Plan d'action de réinstallation (PAR 2) de la deuxième vague des populations concernées par le programme Kandadji, au Niger. Environ 436 millions de dollars américains, dont 60 millions de la Banque africaine de développement, chef de file des partenaires du programme Kandadji, ont été mobilisés pour la mise en œuvre de PAR 2, pour un besoin de 432 millions de dollars. Ce fort niveau d'engagement des partenaires témoigne de leur détermination commune à accompagner le gouvernement du Niger dans ses efforts à voir ce projet phare aboutir.

Le PAR 2 poursuit la réinstallation des populations qui seront affectées par la construction du barrage et permet d'accélérer le processus. Près de 50 000 personnes situées dans 24 villages seront concernées par cet aménagement. Conçu autour du barrage de Kandadji, situé sur le fleuve Niger, à 180 kilomètres de Niamey, la capitale, et à 60 kilomètres en amont de la frontière du Mali, le programme Kandadji est à la fois stratégique, structurant, multisectoriel, de portée nationale et transfrontalière.

Les populations bénéficieront d'une nette amélioration de leurs conditions de vie grâce à la satisfaction de leurs besoins en électricité, eau, et à l'amélioration de la sécurité alimentaire. Le programme contribuera à l'amélioration de l'accès à l'eau pour le développement agricole, permettant ainsi de mettre en valeur le potentiel des 45 000 hectares de terres irrigables de la Vallée du Niger. Il contribuera également à réduire la variabilité saisonnière grâce à la création d'un réservoir d'une capacité suffisante de 1,443 milliard de mètres cubes, qui répond aux exigences de soutien d'étiage, le déstockage de l'eau pour renforcer le débit du fleuve, de 120 mètres cubes par seconde à Niamey. L'augmentation de la capacité de production nationale d'énergie hydroélectrique, d'une capacité de 130 mégawatts, et d'une production de 629 gigawatts-heure est également prévue, ce qui permettra d'améliorer le taux de couverture des besoins du pays en énergie. Enfin, le programme contribuera au renforcement de l'intégration régionale.

Charles Boamah, vice-président principal de la Banque africaine de développement, a rappelé à quel point ce plan d'action PAR 2 constituait « une étape significative sur le chemin critique de la réalisation du programme », soulignant également qu'en raison « des impacts structurants de Kandadji sur l'économie nigérienne, nous devons joindre nos efforts et faire de ce programme phare une réalité, sans plus attendre ».

« Aujourd'hui, malgré les imperfections inhérentes à toute œuvre humaine d'envergure et en dépit de la complexité de Kandadji, l'enthousiasme des populations, ainsi que la forte détermination des hautes autorités du Niger sont restés fermes. Aucun programme de développement n'aura suscité un intérêt aussi durable et une attente aussi forte de la part de la nation nigérienne », a déclaré pour sa part Aichatou Boulama Kané. Et d'ajouter : « L'élaboration du PAR 2 a fait l'objet de larges consultations publiques durant l'été 2018 : l'occasion de partager les résultats avec les populations, d'être à l'écoute de leurs préoccupations, et de saluer le concours efficace de la société civile pour la réussite de ces consultations ».

Pour Abderahim Bireme Hamid, secrétaire exécutif de l'Autorité du Bassin du Niger, « le programme Kandadji fait partie du Plan d'action de développement durable (PADD) du Bassin du Niger. Or le PADD, et en particulier la construction des barrages de Fomi et de Kandadji, constitue une mesure efficace d'adaptation aux effets du changement climatique, en raison de la mise en place de grands réservoirs d'eau pour l'irrigation en saison sèche et du maintien des débits d'étiage ».

Cette rencontre, qui s'est tenue sous la présidence conjointe de Aichatou Boulama Kané, ministre du Plan du Niger et de Charles Boamah, vice-président principal de la Banque africaine de développement, a réuni près de 60 participants. Parmi eux figuraient, aux côtés du secrétaire exécutif de l'Autorité du Bassin du Niger, les ambassadeurs des pays membres de l'Autorité du Bassin du Niger résidant en Côte d'Ivoire, les représentants des partenaires techniques et financiers impliqués, ainsi que l'Union européenne et la Coordination nationale des usagers des ressources du Bassin du Niger, entre autres.

Douze partenaires financiers et techniques au total soutiennent le programme Kandadji : l'Agence française de développement (AFD), la Banque africaine de développement, la Banque islamique de développement (BID), la Banque d'investissement et de développement de la CEDEAO (BIDC), la Banque mondiale (BM), la Banque arabe pour le développement économique en Afrique (BADEA), la Banque ouest-africaine de développement (BOAD), le Fonds d'Abu Dhabi (FAD), le Fonds koweitien pour le développement économique arabe (FKDEA), le Fonds saoudien de développement (FSD), le Fonds de l'OPEP pour le développement international (OFID) ainsi que le gouvernement du Niger.

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