Kigali — Les participants à la 13ème Conférence économique africaine appellent les pays africains à exploiter les nombreuses forces et ressources dont ils disposent pour accélérer le désir d'intégration continentale de la région.
L'édition 2018 de l'AEC, organisée conjointement par le Programme des Nations Unies pour le développement, la Commission économique pour l'Afrique et la Banque africaine de développement sur le thème « Intégration régionale et continentale pour le développement de l'Afrique », suit le lancement de la Zone de libre-échange continentale africaine (ZLECA) il y a 8 mois à Kigali.
Lors de la cérémonie d'ouverture de la conférence, Hon. Claudine Uwera, Ministre d'État rwandaise chargée de la planification économique, dit : « L'intégration de l'Afrique n'est plus un choix. C'est un devoir pour le continent et ses habitants. Pour devenir l'acteur mondial qu'elle mérite d'être, l'Afrique doit s'intégrer rapidement ».
Les experts conviennent qu'une approche autonome mettant l'accent sur le commerce intra-africain aidera non seulement à approfondir l'intégration économique régionale, mais contribuera également de manière significative à la croissance économique durable, à la création d'emplois, à la réduction de la pauvreté et à l'afflux d'Investissements directs étrangers.
La Zone de libre-échange continentale africaine signée en mars 2018 par 44 pays est considérée comme l'effort le plus ambitieux entrepris pour former ce qui peut devenir le plus grand accord de libre-échange au monde dont l'objectif est de créer un marché continental unique de biens et de services, avec libre circulation des hommes et des femmes d'affaires et des investissements en Afrique.
Selon les estimations, si la part de l'Afrique dans le commerce mondial passe de 2% à 3%, cette augmentation d'un point de pourcentage générerait un revenu annuel supplémentaire d'environ 70 milliards de dollars américains.
Mme Ahunna Eziakonwa, Directrice régionale du PNUD pour l'Afrique dit : « Les pays africains doivent collaborer plus efficacement à la conception de politiques publiques susceptibles de créer des compétences, de favoriser l'innovation et le progrès technologique, de faciliter la mobilité de la main-d'œuvre et l'accès aux actifs productifs, y compris la terre et les finances ».
En ce qui concerne l'urgence de ratifier la ZLECA, Mme Giovanie Biha, Secrétaire exécutive adjointe de la CEA, informe que « Il est temps de ratifier la ZLECA. Plus la libéralisation est ambitieuse, plus les gains en termes d'augmentation du PIB et des exportations seront importants ».
La nécessité pour les économies africaines d'adopter des approches novatrices pour financer l'intégration et en particulier le développement des infrastructures est également soulignée.
Gabriel Negatu, Directeur général de la Banque africaine de développement, indique que « Nous sommes déterminés à continuer de soutenir le programme d'intégration de l'Afrique car il permettra une croissance durable et permettra au continent de résister aux pressions externes ; il permettra aux entreprises africaines de se développer et de devenir des géants mondiaux ».
Les débats de l'AEC 2018 s'articuleront autour de quatre thèmes principaux à savoir, fondements conceptuels de l'intégration de l'Afrique, infrastructures et institutions pour l'intégration de l'Afrique, financement du secteur privé pour l'intégration de l'Afrique, partenariats pour une intégration efficace qui éliminent les obstacles à l'intégration régionale et continentale de l'Afrique.
Les points forts de la conférence comprendront le lancement de trois rapports importants, l'Indice d'ouverture aux visas 2018, le Rapport sur le développement durable en Afrique 2018 et le Rapport sur la gouvernance en Afrique le mardi 4 décembre 2018.