Afrique: En clôture de la Conférence économique africaine 2018, les participants conviennent que l'intégration économique est un facteur décisif pour la réalisation d'un développement durable et inclusif

communiqué de presse

Kigali, 6 décembre 2018 – L’intégration économique est une perspective capable de changer réellement la donne. Les pays africains doivent se saisir de cette opportunité et l’exploiter pleinement afin de parvenir à un développement durable et inclusif susceptible de réduire la pauvreté multidimensionnelle, en particulier chez les femmes et les jeunes. Telle est la principale conclusion de la Conférence économique africaine 2018 (AEC 2018), qui a clôturé ses travaux hier à Kigali, au Rwanda.

Conjointement organisée par le Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD), la Commission économique des Nations Unies pour l’Afrique (CEA) et la Banque africaine de développement (BAD), la Conférence avait cette année pour thème : « L’intégration régionale et continentale au service du développement de l’Afrique ».

L’édition 2018 de la Conférence a réuni près de 400 participants, dont des chercheurs, des responsables gouvernementaux, des décideurs, des jeunes et des représentants de la société civile et du secteur privé africains. Il s’agit de la première réunion de ce type depuis l’adoption de l’accord portant création de la Zone de libre-échange continentale africaine (ZLECAf) en mars 2018, qui prévoit l’instauration d’un marché continental unique pour les marchandises et les services facilité par la circulation des hommes d’affaires et des investissements.

%

Au cours des nombreux débats thématiques et des présentations qui ont jalonné la Conférence, les participants ont souligné la nécessité de s’attaquer aux obstacles qui entravent la réalisation d’une plus forte intégration régionale et continentale. Ils ont notamment mis en cause la faiblesse des institutions, l’insuffisance des capacités de production et le manque de connectibilité des infrastructures ; l’inadéquation entre la consommation locale et les modes de production ; la profusion d’accords multilatéraux au détriment des accords locaux ; l’engagement insuffisant du secteur privé africain ; la fuite illicite de capitaux et les règlements inutiles en matière de politiques.

Il a également été noté qu’un plus grand degré d’intégration pourrait aider les pays africains à faire entendre leur voix sur la scène mondiale et que le cadre proposé par la Zone de libre-échange continentale africaine pourrait grandement contribuer à corriger le déséquilibre des pouvoirs lors des négociations entre les différents blocs commerciaux régionaux.

S’adressant à l’assistance lors de la dernière session plénière de la Conférence, Ayodele Odusola, Économiste en chef au Bureau régional du PNUD pour l’Afrique, a fait observer que « l’intégration devrait être un moyen et non une fin en soi » en insistant sur le fait que nous devrions « veiller à ce qu’elle soit axée sur l’être humain et que personne n’en soit exclu ».

Moono Mupotola, Directrice du Département de l’Intégration régionale et du commerce à la Banque africaine de développement, a quant à elle déclaré : « dès lors qu’il existe une volonté politique, les décideurs et les responsables de la mise en œuvre de la Zone de libre-échange continentale africaine devraient s’efforcer d’instaurer le climat idéal pour commencer à appliquer ce que nos dirigeants politiques ont convenu ».

De son côté, Adam Elhiraika, Directeur de la Division des Politiques Macroéconomiques à la CEA, a appelé les pays africains à respecter leurs engagements tels que souscrits lors de la signature et de la ratification de l’accord prévoyant la création de la Zone de libre-échange continentale africaine (ZLECAf).

« Nous connaissons tous les avantages qui découlent de la libre circulation des biens, des services et des personnes lorsque nous ouvrons nos frontières et que nous mettons en œuvre l’intégration. Le PIB de l’Afrique pourrait ainsi s’accroître de quelque 6 % par année », a-t-il expliqué. « Nous devons nous assurer que la vision de nos dirigeants et leur engagement en faveur de la constitution de la Zone de libre-échange continentale africaine soient concrétisés et appliqués. Un marché continental unique pour les biens et services est synonyme de richesse et de prospérité pour tous les Africains ».

À ce jour, 44 pays africains ont signé l’accord historique jetant les bases d’une Zone de libre-échange continentale africaine. Douze sur un minimum requis de 22 pays l’ont ratifié. La date limite de ratification a été fixée à la fin mars 2019.

Les points forts de la Conférence ont été notamment les lancements respectifs du  Rapport sur le développement durable en Afrique 2018  et du  Rapport sur la gouvernance en Afrique 2018  ainsi que la présentation de  l’édition 2018 de l’Indice d’ouverture sur les visas en Afrique  qui mesure le degré d’ouverture des pays africains en matière de politique des visas.

Dans le respect d’une tradition désormais annuelle, des prix ont été décernés le dernier jour de la Conférence aux deux meilleurs travaux de recherche présentés cette année et sélectionnés par les participants selon des critères d’innovation, de rigueur universitaire et d’impact en termes de politiques.

Le prix du meilleur document de recherche a été attribué à Blaise Gnimassoun, de l’Université de Lorraine, en France, pour son exposé intitulé «  Regional Integration: Do intra-African trade and Migration improve income in Africa?  » (Intégration régionale : le commerce intra-africain et les migrations améliorent-ils les revenus en Afrique ?) Quant au deuxième meilleur article, il a pour titre «  The Economic Diplomacy in Africa: The Impact of Regional Integration versus Bilateral Diplomacy on Bilateral Trade  » (La diplomatie économique en Afrique : comparaison entre l’impact de l’intégration régionale et celui de la diplomatie bilatérale sur le commerce bilatéral) et a été rédigé par Sylvanus Kwaku Afesorgbor, Professeur assistant à l’Université de Guelph en Ontario au Canada et fondateur du  Centre for Trade Policy Analysis and Development  à Accra au Ghana.

La 14 ème  Conférence économique africaine devrait avoir lieu en décembre 2019.

*************

Pour plus d’informations sur la Conférence économique africaine 2018, veuillez consulter le site Web à l’adresse suivante :  aec2018.org

 

Hashtags officiels :  #AEC2018, #2018AEC, #AfricaForward

Suivez-nous sur Twitter :  @UNDP, @UNDPAfrica, @UNDP_Rwanda, @ECA_OFFICIAL, @AfDB_Group

Contacts pour les médias :
PNUD (Kigali) :  Lamine Bal , +1 646-242-3253
PNUD (Kigali) :  Gisele Nyampinga , +250 788 802 595

Banque africaine de développement ((Abidjan)) :  Aristide Ahouassou , +225 77 30 67 77
CEA (Addis-Abeba) :  Ernest Chi , +251 92 990 7768
CEA (Addis-Abeba) :  Sandra Nyaira , +251 92 911 7895

*************
À propos du PNUD :  Le  Programme des Nations Unies pour le développement  forge des partenariats à tous les niveaux de la société pour aider à construire des nations résilientes, afin de mener à bien une croissance qui améliore la qualité de vie de chacun. Présents dans 17  pays et territoires, nous offrons une perspective mondiale et des connaissances locales au service des peuples et des nations.

À propos du Groupe de la Banque africaine de développement :  Le  Groupe de la Banque africaine de développement  (BAD) est la première institution de financement du développement en Afrique. Il comprend trois entités distinctes : la Banque africaine de développement (BAD), le Fonds africain de développement (FAD) et le Fonds spécial du Nigéria (FSN). Présente sur le terrain dans 38 pays africains et bénéficiant d’un bureau extérieur au Japon, la BAD contribue au développement économique et au progrès social de ses 54 États-membres de la région.

À propos de la CEA :  La  Commission économique des Nations unies pour l’Afrique , qui a son siège à Addis-Abeba, en Éthiopie, a été créée en 1958. Elle a pour mandat de promouvoir le développement économique et social de ses États membres, de favoriser l’intégration intra-régionale, et de promouvoir la coopération internationale en faveur du développement de l’Afrique.

AllAfrica publie environ 500 articles par jour provenant de plus de 100 organes de presse et plus de 500 autres institutions et particuliers, représentant une diversité de positions sur tous les sujets. Nous publions aussi bien les informations et opinions de l'opposition que celles du gouvernement et leurs porte-paroles. Les pourvoyeurs d'informations, identifiés sur chaque article, gardent l'entière responsabilité éditoriale de leur production. En effet AllAfrica n'a pas le droit de modifier ou de corriger leurs contenus.

Les articles et documents identifiant AllAfrica comme source sont produits ou commandés par AllAfrica. Pour tous vos commentaires ou questions, contactez-nous ici.