La Banque Mondiale encourage le Sénégal à aller encore plus loin dans son élan, avec une attention redoublée notamment sur l'accès à une éducation de qualité pour tous les enfants sénégalais. L'invite est du Vice-Président de la banque mondiale pour l'Afrique, M. Hafez M. H. Ghanem.
Il l'a adressé au président sénégalais, M. Macky Sall qui est venu présider, ce lundi 17 décembre à Paris, la réunion du Groupe Consultatif pour le financement de la deuxième phase du Plan Sénégal Émergent (PSE) dont le besoin est fixé à 2850 milliards de F Cfa.
Dans ce même ordre d'idées, le Sénégal est également inviter à veiller à la réduction des mariages précoces et de la fécondité chez les adolescentes, tout en poursuivant les efforts sur la couverture des foyers les plus pauvres et les plus vulnérables en bourses familiales et en couverture maladies et autres services sociaux.
Cet appel de la Banque Mondiale colle avec le deuxième objectif du nouveau Cadre Stratégique de partenariat (CPF) de l'institution de Breton Wood avec le Sénégal et qui sera finalisé dans les prochains mois.
Selon M. Ghanem, ce deuxième objectif relatif au développement du capital humain qui est au cœur du développement économique et social.
« Investir sur une ressource infinie qu'est le capital humain est, sur le long terme, plus rentable que n'importe quel autre investissement ».
A l'en croire, le nouvel indice de capital humain (ICH) de la Banque mondiale donne pour le Sénégal un score de 0,42, sur une échelle allant de 0 à 1, ce qui signifie que la cohorte d'enfants sénégalais nés aujourd'hui n'atteindra que 42% de son potentiel de productivité d'ici l'âge de 18 ans si les tendances dans l'éducation et la santé restent constantes.
Le Vice-Président de la banque mondiale pour l'Afrique estime que ce score place le pays au 121ème rang mondial (sur 157 pays classés), légèrement au-dessus de la moyenne de l'Afrique Sub-Saharienne (qui est de 0,40), mais en-dessous des pays avec lesquels le Sénégal aspire à se comparer dans le contexte de l'émergence.
« Vous avez pris la résolution de prendre des mesures hardies pour améliorer vos performances et promouvoir le capital humain nécessaire pour assurer votre vision de développement et la productivité de votre force de travail de demain. Nous vous encourageons à aller encore plus loin dans cet élan, avec une attention redoublée notamment sur l'accès à une éducation de qualité pour tous les enfants sénégalais et la réduction des mariages précoces et de la fécondité chez les adolescentes, tout en poursuivant les efforts sur la couverture des foyers les plus pauvres et les plus vulnérables en bourses familiales et en couverture maladies et autres services sociaux », dit-il au président Sall.
En effet, précise M. Ghanem, ce nouveau cadre stratégique de la Banque mondiale pour les six prochaines années vise à soutenir les progrès du Sénégal vers une croissance forte et inclusive à court terme, tout en préparant le terrain et en posant les jalons nécessaires pour aider le pays à atteindre l'émergence d'ici 2035.
Selon lui, cette stratégie est structurée autour de trois objectifs majeurs qui sont la stimulation de la compétitivité et la création d'emplois grâce à une croissance basée sur le secteur privé et le développement accéléré du capital humain pour améliorer la productivité et déclencher le dividende démographique.
A cela s'ajoute l'amélioration de la résilience et de la durabilité dans un contexte de risques importants.
Selon lui, la transition digitale et la question genre seront également au cœur de cette nouvelle stratégie de façon transversale.
Revenant dans l'opérationnalisation du PSE2, M. Ghanem a annoncé que les réformes accomplies ces dernières années dans les secteurs de l'énergie, des télécommunications et de l'économie numérique ont permis de débloquer un financement budgétaire d'appui aux réformes de 180 millions de dollars, approuvé vendredi dernier, le 14 décembre, par le Conseil d'administration de l'institution, et qui qui constitue le plus important appui budgétaire de la Banque mondiale au Sénégal.
Selon lui, pour maintenir les taux de croissance élevés actuels, il est nécessaire de continuer à approfondir ces réformes dans les domaines de l'énergie et de l'économie numérique, ainsi que dans les secteurs de l'agriculture et du foncier qui sont essentiels pour attirer le secteur privé dans le monde rural et favoriser une croissance inclusive.
Avant de confier que la Banque va rester aux cotes du Sénégal pour soutenir ces réformes et réitérer son engagement pour soutenir le PAP 2 du PSE.