On attendait beaucoup du retour, hier, à la table des négociations des représentants du gouvernement et de ceux de l'Ugtt. Et les plus optimistes parmi les analystes ou observateurs sont allés même jusqu'à prédire que la rencontre des négociateurs syndicaux et gouvernementaux allait être couronnée par l'annonce d'une solution qui éviterait au pays la grève générale des agents de la fonction publique programmée pour le 17 janvier.
Certains parmi ces mêmes sources se disant au secret de ce qui se passe au palais de La Kasbah n'ont pas hésité à assurer que Youssef Chahed allait, enfin, s'adresser à l'opinion publique pour lui annoncer «le précieux cadeau de fin d'année : l'augmentation des salaires des agents de la fonction publique et l'annulation de la grève générale du 17 janvier prochain, grève pour la réussite de laquelle Noureddine Taboubi et ses plus proches collaborateurs chauffent les tambours depuis près d'un mois», avec une nuance d'une importance capitale : ils sont unanimes à désengager la responsabilité de l'Ugtt au cas où les grévistes du 17 janvier prochain déraperaient et au cas où la grève connaîtrait des actes de violence ou des dépassements graves «tout simplement parce que la journée du 17 janvier 2019 diffère de celle du 22 novembre 2018, journée où les salariés du secteur public ont déraillé sous le contrôle de la centrale», soulignent-ils en chœur comme pour insinuer que, cette fois, ils ne feront rien pour contenir la colère et la violence de leurs bases qui n'acceptent plus les promesses.
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