Gagnant-gagnant ou perdant-perdant ?
La formule à la mode « gagnant-gagnant » pourrait bien ainsi qualifier cette journée de farniente et de slogans maximalistes à l'égard du gouvernement, dans la mesure où les ego des deux parties en négociation ont été préservés. Mais s'agissant des coûts financiers, donc économiques et sociaux, les experts les estiment à une cinquantaine de millions de dinars si l'on excepte les pertes et les manques à gagner totaux, c'est à dire au niveau des entreprises publiques et privées. D'où un bilan national perdant-perdant. Car l'élargissement de la grève aux entreprises, offices et établissements publics, qui permettait à l'Ugtt d'y impliquer entre autres leurs syndicats les plus aguerris, à l'image de ceux des transports publics, qui ont déjà bel et bien obtenu leurs augmentations, avait pour but d'exercer sur le gouvernement le maximum de pression, tout en alignant côte à côte les deux «pommes de la discorde » : la masse salariale plafonnée et les entreprises déficitaires à normaliser, deux impératifs qui font l'objet de conseils pressants de la part du Fonds monétaire international. Car c'est à propos des conseils du FMI que les syndicalistes, la gauche et, désormais, Nida Tounès attaquent le chef du gouvernement.
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