Le gouverneur de la Banque Centrale des États de l'Afrique de l'Ouest (Bceao) a livré deux recommandations majeures qui vont permettre à nos pays de parvenir à une inclusion financière vectrice de croissance et d'émergence économique.
M. Tiémoko Meyliet Koné co animait ce vendredi 18 janvier, un panel sur « Émergence et inclusivité : quel secteur privé pour quel marché ? ».
C'était dans le cadre de la 3ème Conférence internationale sur l'émergence de l'Afrique qui s'est tenue du 17 au 19 janvier 2019 au Centre International de Conférence Abdou Diouf (Cicad) de Diamniadio.
Accordant une place importante à l'inclusion financière, la BCEAO a créé une direction qui lui est dédiée et dont les activités consistent à trouver les voies et moyens pour faciliter l'accès au système financier au maximum de personnes ou structures exclues du circuit classique des services financiers.
A cet effet, le gouverneur de la Banque Centrale recommande les parties prenantes à se nourrir d'échanges, d'expériences et de bonnes pratiques en matière d'inclusion financière.
Selon lui, l'expérience du Kenya sur la téléphonie mobile a beaucoup servi à la BCEAO. « Nous avons pu prendre base sur un certain nombre d'éléments pour mettre en place un dispositif qui ne fonctionne pas si mal ».
Dans cette dynamique, M. Koné pense que les acteurs doivent constamment évaluer le dispositif mis en place.
A son avis, « aucun système ne peut marcher parfaitement s'il n'y a pas à un certain moment une revue ». Il a ainsi fait allusion à la semaine de l'inclusion financière qui réunit à la fois les opérateurs, les partenaires et tous les acteurs intéressés par le sujet.
Ce qui, pour lui, permet de déceler les points à redresser, prendre en compte les préoccupations des uns et des autres.
Le gouverneur de la BCEAO n'a pas aussi omis de souligner l'importance des évolutions technologiques et la nécessité de s'y adapter constamment.
Pour lui, ces facteurs essentiels peuvent permettre de parvenir à une inclusion financière vectrice de croissance et d'émergence.
Tiémoko Meyliet Koné a, auparavant, rappelé à l'assistance que I'inclusion financière est considérée généralement comme l'offre de services financiers adressée et adaptée à une catégorie de populations qui sont exclues du schéma classique. « C'est surtout les populations à faible revenus, les PME, les femmes et les jeunes », a-t-il précisé.
D'après lui, c'est en apportant des réponses aux besoins de cette catégorie d'acteurs avec des services financiers adaptés, qu'il serait possible d'accroitre la production, la productivité et surtout donner un coup de pouce à la croissance.
Cela passe nécessairement, ajoute-t-il, par un accroissement de leurs revenus, de leur épargne et d'une façon générale, à leur contribution à la création de la richesse.
M. Koné estime qu'il est essentiel pour les banques centrales qui jouent le rôle de régulateur, de s'intéresser à l'inclusivité de la finance et l'inclusion financière des populations pauvres.
Il a ainsi mis le curseur sur les faibles taux de bancarisation des pays en développement (environs 16 à 17% dans la zone UEMOA) alors que les besoins sont importants et le secteur informel est très dynamique.
Devant cet état de fait, le gouverneur de la BCEAO pense que la finance inclusive est tellement importante qu'il faut trouver toutes les articulations possibles pour pouvoir amener les populations cibles à bénéficier de ces services.