Yaoundé — Un total 83 dirigeants des secteurs public et privé de la République Centrafricaine (RCA) viennent de terminer une formation de trois jours sur les procédures de règles d'origine appropriées pour l'homologation de produits industriels nationaux dans le régime tarifaire préférentiel harmonisé CEEAC-CEMAC.
Facilitée par le Bureau sous-régional pour l'Afrique centrale de la Commission économique des Nations Unies pour l'Afrique (CEA), la formation s'est déroulée à Bangui dans le cadre d'une série de formations qui a déjà profité aux investisseurs locaux et aux responsables administratifs au Cameroun, en République du Congo, au Gabon, au Tchad et en République Démocratique du Congo
Cette série de formations a pour ultime objectif d'activer pleinement le libre-échange au sein de la CEEAC et de faciliter la mise en œuvre de la zone de libre-échange continentale africaine (ZLECAF), dont les instruments juridiques ont été signés le 21 mars 2018 à Kigali, au Rwanda.
Les participants devraient se servir des connaissances acquises lors de l'atelier pour mieux utiliser le régime tarifaire préférentiel en vigueur dans les pays de la CEEAC, étant donné que les arrangements actuels de la CEEAC ont supprimé les droits de douane des importations et des exportations intrarégionales des produits qui ont été fabriqués et transformés localement, mais qui étaient peu connus ou appliqués sur le terrain.
« En prélude à la grande ouverture que constitue le marché continentale, ZLECAf, l'appropriation du marché sous-régional est un défi que nous - administration et secteur privé - devons relever ensemble», a estimé le Ministre du Commerce et de l'Industrie de la RCA- M. Come Hassan, en présidant l'ouverture de la session de formation.
« Cette formation - outil essentiel dans les maillons des zones de libre-échange - viendra donc remédier la méconnaissance des contours du commerce intra-africain » a-t-il ajouté.
Selon le Ministre, il est l'heure pour la RCA de travailler afin que son « marché puisse devenir fournisseur » des produits finis dans la sous-région et au-delà.
Quant à lui, M. Simon Fouda - Economiste et Représentant du Directeur du Bureau sous-régional pour l'Afrique centrale de la CEA, a appelé aux responsables des secteurs public et privé de s'immerger dans la maitrise des procédures d'agrément des produits industriels au tarif préférentiel CEEAC-CEMAC, car cela permettra « de rendre manifeste les bénéfices attendus de la zone de libre-échange de l'Afrique centrale ».
Les barrières tarifaires et non tarifaires ainsi que la diversification économique limitée et la complémentarité des produits entre les États d'Afrique centrale ont contribué à la faible performance de la sous-région en termes de commerce intra-africain, qui se situe à environ 3 % contre 17 % en moyenne pour l'Afrique.
La formation à Bangui porte à prêt de 400, le nombre de personnes formées pour tirer parti du régime tarifaire préférentiel harmonisé CEEAC-CEMAC afin de stimuler le commerce intrarégional en Afrique centrale dans cinq pays de la sous-région. Les parties prenantes dans le reste des pays de la sous-région seront également atteintes.
Le financement de cette activité a été possible grâce à un accord de contribution signé par l'Union européenne (UE) et la Commission économique des Nations Unies pour l'Afrique (CEA) en vue de la poursuite de l'harmonisation des instruments de politique commerciale de la CEEAC et de la CEMAC.