Addis-Abeba — Le Département des affaires économiques et sociales des Nations Unies (UNDESA), le Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD) et la Commission économique pour l'Afrique (CEA) ont organisé ce jeudi, un atelier d'une journée visant à renforcer la cohérence des politiques éthiopiennes pour la réalisation des Objectifs de développement durable grâce à des évaluations intégrées du climat, des terres, de l'énergie et de l'eau (CLEWS) et à un renforcement des institutions.
Les trois entités des Nations Unies mettent actuellement en œuvre un projet de renforcement des capacités afin de renforcer la cohérence de l'Éthiopie dans la formulation de politiques dans les quatre domaines.
Dans son allocution d'ouverture, le ministre éthiopien de l'eau, de l'irrigation et de l'électricité, Seleshi Bekele, déclare que les objectifs de développement de l'Éthiopie sont ambitieux, ajoutant que le pays est déterminé à y parvenir.
« Cela nécessite que nous ne fassions pas les choses comme d'habitude. Nous devons optimiser nos ressources, y compris les ressources humaines, financières et naturelles », déclare le Ministre.
«Pour que cela se produise, nous devons travailler en tant que gouvernement conjoint où les ministères et départements dont les mandats se chevauchent mettent au profit ce chevauchement pour œuvrer ensemble en fonction de leurs avantages comparatifs respectifs et de l'utilisation efficace des ressources nécessaires à la réalisation de l'objectif de développement du pays ».
Il affirme que la réalisation de « notre objectif de développement dépend beaucoup de la manière dont nous investissons et utilisons nos ressources en terre, en énergie et en eau», qui sont également très sensibles au changement climatique.
« Par conséquent, bien que tous les Objectifs de développement durable soient interdépendants, la relation climat, terre, énergie et eau est essentielle et offre une occasion unique d'efficacité réelle et de planification optimale des investissements à l'appui des Objectifs de développement durable ».
L'appui des Nations Unies au gouvernement éthiopien sera axé sur deux domaines interdépendants ; l'application d'une analyse quantitative intégrée pour traiter les liens existant dans les systèmes sur le climat, la terre, l'énergie et l'eau ; et des arrangements et mécanismes institutionnels pour faciliter une coordination efficace et structurelle entre les parties prenantes dans ces domaines.
Dans son allocution de bienvenue, Oliver Chinganya, Responsable de la Division du changement climatique, de l'environnement et des ressources naturelles à la CEA, indique que le projet renforcerait les capacités en matière de méthodes d'évaluation intégrée afin de traiter les liens et les compromis entre les politiques, les objectifs et les dimensions économiques, sociaux et environnementaux du développement durable.
« En effet, tous les Objectifs de développement durable sont interdépendants, mais le lien entre la terre, l'énergie et l'eau est particulièrement fort, en particulier dans un contexte de changement climatique », dit-il.
Les pays africains connaissent des effets catastrophiques du changement climatique et de la variabilité de manière corrélée dans de nombreux secteurs, mais les économies africaines restent fortement dépendantes de ces secteurs sensibles au climat pour leur développement.
« Par conséquent, la création d'économies durables et résilientes à l'appui de la transformation de l'Afrique nécessite des stratégies et des approches intégrées tenant compte du climat, axées sur le lien entre les secteurs du climat, de la terre, de l'énergie et de l'eau », indique M. Chinganya.
Pour sa part, Thomas Alfstad, Conseiller à la Division des analyses économiques et des politiques de l'UNDESA, a partagé le cadre CLEW avec des participants qui sont des experts issus de divers ministères éthiopiens.
Il dit que cela fournirait des informations pertinentes sur les politiques, des informations et des estimations quantitatives et pourrait aider à identifier les liens entre les secteurs ; aiderait à déterminer les aspects quantitatifs probables de ces interconnexions ; identifierait des relations solides, des risques clés, explorerait des alternatives technologiques et politiques afin d'atténuer les résultats indésirables.
« Cela permettra également d'explorer des alternatives technologiques et politiques pour réaliser des bénéfices communs afin que nous puissions maximiser les synergies », fait savoir M. Alfstad.
CLEWs est une méthodologie d'évaluation intégrée des systèmes de ressources qui fournit un moyen d'analyse et d'évaluation des liens existant entre les systèmes énergétiques, hydriques et agricoles, ainsi que leurs impacts sur le changement climatique et leur vulnérabilité.