15 chercheurs africains recevront 1,5M £ pour mener une recherche sur les conséquences du changement climatique en Afrique

25 Janvier 2019

En octobre 2018, le Groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climat (GIEC) a publié son rapport spécial sur les conséquences du réchauffement de 1,5 degré (SR 1,5) et, peu de temps après, ONU-Environnement a publié son rapport 2018 sur les écarts d'émissions de gaz à effet de serre.

Le SR 1,5 conclut que les impacts projetés du réchauffement de 2 degrés sont plus dangereux que prévu initialement et nous rapprochent de plusieurs points critiques. Le rapport met également en garde que nous n'avons que 12 ans pour agir de façon radicale si nous voulons avoir une chance d'atteindre l'objectif de 1,5 degrés. Le rapport de l'ONU-Environnement sur ces écarts d'émissions indique que malgré les progrès réalisés en matière de stratégies de gouvernance mondiale en matière de climat, ces gaz en question sont en hausse.

Plus que tout autre continent, l'Afrique subit déjà les conséquences de l'instabilité du système climatique, comme en témoignent les tendances de plus en plus imprévisibles de précipitations et de températures élevées. Ces scénarios ont des effets dévastateurs sur les économies, les moyens de subsistance et les écosystèmes du continent. Une action climatique radicale et urgente est nécessaire pour que le continent ne connaisse pas une dévastation croissante liée au climat et conserve une certaine capacité pour répondre à ses aspirations en matière de développement. Une action climatique drastique nécessitera l'engagement de tous les secteurs, intérêts et parties prenantes. Une des principales lacunes de la politique en matière de climat et de la gouvernance en Afrique concerne la faiblesse du lien existant entre science et politique. Ce fossé doit être comblé de toute urgence pour que les stratégies, les politiques et les programmes de développement soient informés du climat.

L'Académie africaine des sciences (AAS), le Département pour le développement international du Royaume-Uni (DFID), le programme des Services d'informations climatiques et météorologiques pour l'Afrique (WISER) et le Centre africain pour la politique en matière de climat (ACPC) de la Commission économique pour l'Afrique annoncent aujourd'hui la mise en œuvre d'une initiative de plusieurs millions de dollars visant à soutenir la recherche scientifique sur le climat menée par l'Afrique dans le cadre de l'initiative de Recherche sur le climat pour le développement en Afrique(CR4D). L'initiative CR4D a été conceptualisée lors de la Conférence sur le climat en Afrique en 2013 en tant que mécanisme permettant de renforcer les liens entre la recherche scientifique sur le climat et les besoins en informations sur le climat afin de soutenir la planification du développement en Afrique. L'initiative aborde les domaines prioritaires de recherche sur le climat qui ont été identifiés en Afrique par des chercheurs africains.

Au cours de la prochaine année, le CR4D soutiendra la recherche dans les domaines prioritaires identifiés pour les liens existant entre le changement climatique et le développement. La recherche couvrira la science fondamentale du climat, les conséquences, l'information et l'application de la recherche, ainsi que les relations avec les communautés politiques et décisionnelles. L'objectif sera de produire des résultats de recherche qui éclaireront les politiques dans les secteurs sensibles au climat afin de mieux préparer l'Afrique à faire face aux conséquences du changement climatique.

James Murombedzi, du CAPC, déclare : « Alors que l'Afrique n'est responsable que de 4% des émissions mondiales de gaz à effet de serre, 65% de la population africaine est directement touchée par le changement climatique. Il est donc impératif d'intensifier l'action climatique pour obtenir des résultats à forte incidence pour les populations africaines et pour assurer la résilience des économies, des écosystèmes et des infrastructures du continent. Le cadre établi pour l'intensification de l'action climatique a été mis en place dans l'Accord de Paris de 2015. La réalisation des idéaux de cet accord sera déterminée par les cadres, les stratégies et les politiques nationaux mis en place pour mettre en œuvre des actions climatiques nationales et sous-nationales. L'initiative CR4D renforcera le soutien pour améliorer les informations et les services climatologiques afin de contribuer à la planification sensible au climat. Cela contribuera à assurer la sécurité humaine et environnementale, à améliorer les politiques d'investissement et à développer les institutions pour gérer les menaces potentielles du changement climatique ».

Le Directeur exécutif de l'AAS, le Professeur Nelson Torto, dit : « Les petites exploitations, dont la plupart sont en culture pluviale, constituent environ 80% des terres cultivées en Afrique subsaharienne et étant donné que la majeure partie de la population de l'Afrique subsaharienne tire sa subsistance de la petite agriculture [1], l'initiative CR4D constituera un apport considérable à la quête de transformation de l'Afrique, par le biais de la science. Faire face au changement climatique en Afrique, nécessite que les chercheurs africains soient soutenus afin de s'assurer qu'ils comprennent au mieux les problèmes, afin d'être mieux préparés à fournir et à amplifier des solutions. L'AAS est particulièrement fier de faire partie de cette noble initiative et nous avons hâte de célébrer son impact dans tous les secteurs sensibles au climat, notamment l'agriculture, la santé, les ressources en eau, le tourisme et les autres domaines du développement socio-économique ».

Le CR4D accordera des subventions de recherche d'une durée d'un an à 15 chercheurs africains travaillant sur le climat, pour un montant pouvant atteindre 130 000 Dollars américains. Grâce au programme AAS Rising Research Leaders, les bénéficiaires recevront un appui qui les amènera à se développer en tant que leaders de recherche indépendants par le biais de formations, de mentorats et de réseaux. Les candidats du CR4D doivent être rattachés ou affiliés à une université, un institut de recherche ou un autre établissement d'enseignement supérieur éligible en Afrique. Ils doivent être titulaires d'un doctorat en climat ou de sciences connexes et / ou avoir fait leurs preuves en matière de recherche ayant eu une forte impression et de qualité exceptionnelle dans un domaine pertinent. Les candidats doivent avoir une proposition de recherche scientifique clairement définie et tous les ressortissants africains sont éligibles.

Un appel à propositions pour le CR4D a été lancé et est ouvert du 18 janvier au 10 février 2019. Cet appel est accessible ici : https://aasishango.ccgranttracker.com/Login.aspx?ReturnUrl=/

Des informations concernant les modalités de recrutement sont fournies dans le document d'orientation https://bit.ly/2RTEFLv

L'environnement et les changements climatiques sont des domaines d'intervention stratégiques du plan stratégique quinquennal de l'Académie pour la période 2018 à 2022, qui inclut la santé et le bien-être, les sciences sociales et humaines, les sciences naturelles et la politique et la gouvernance.

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Notes aux rédacteurs

Académie Africaine des Sciences

L'AAS est une organisation panafricaine dont le siège est au Kenya. L'Académie qui a un mandat tripartite est chargé de rechercher l'excellence en reconnaissant les chercheurs et les personnes les plus performantes, de faire un plaidoyer auprès des pôles de réflexion pour l'élaboration de stratégies et de politiques du continent et de mettre en œuvre des programmes scientifiques, technologiques et d'innovation clés ayant un impact sur les défis de développement par le biais de la plate-forme du programme et du financement, l'Alliance pour l'accélération de l'excellence scientifique en Afrique (AESA).

Rejoignez-nous sur Facebook et Twitter @AASciences et apprenez-en davantage sur www.aasciences.ac.ke

Pour plus d'informations sur l'AAS, veuillez contacter

Deborah-Fay Ndlovu | d.ndlovu@aasciences.ac.ke | +254 727 660 760 | +254 20 806 0674

Pour toute question concernant l'éligibilité à ce programme, veuillez contacter le Bureau de l'AAS à l'adresse suivante : CR4D@aasciences.ac.ke

Le Centre africain pour la politique en matière de climat, Commission économique pour l'Afrique (CEA)

Le CAPC vise à influencer, renforcer et permettre une transition vers un développement résilient au climat en Afrique par le biais de politiques, plans et programmes réactifs qui garantiront des économies transformées, des écosystèmes sains et un bien-être humain. Le CAPC contribue à la réduction de la pauvreté grâce à l'atténuation et à l'adaptation au changement climatique en Afrique en améliorant la capacité des pays africains à participer efficacement aux négociations multilatérales sur le climat.

L'initiative CR4D a été lancée pour renforcer les liens entre la recherche scientifique sur le climat et les besoins en informations climatiques afin de soutenir la planification du développement en Afrique. Le CR4D est une initiative dirigée par l'Afrique appuyée par un partenariat entre le Centre africain pour la politique en matière de climat, de la Commission économique pour l'Afrique (CEA), la Conférence ministérielle africaine sur la météorologie (AMCOMET), l'Organisation météorologique mondiale (OMM) et le Cadre mondial pour les services climatologiques (GFCS). Le CR4D est l'aboutissement de la Conférence africaine sur le climat de 2013 (CAC-2013), qui s'est tenue à Arusha, en Tanzanie. Le CAC-2013 a recommandé l'établissement d'un programme africain de recherche sur le climat pour les services et le développement liés au climat afin de faire progresser les nouvelles frontières de la recherche sur le climat en Afrique, en se concentrant sur quatre domaines prioritaires.

Suivez la CEA sur Twitter (@ECA_OFFICIAL) ou sur Facebook (EconomicCommissionforAfrica) et apprenez-en davantage à l'adresse https://www.uneca.org/pages/about-acpc

Département britannique pour le développement international (DfID)

Le DfID est un département du Gouvernement du Royaume-Uni, chargé d'administrer l'aide à l'étranger. Le département a pour objectif de « promouvoir le développement durable et d'éradiquer la pauvreté dans le monde »". Le partenariat avec DfID s'articule autour du programme des Services d'informations climatiques et météorologiques pour l'Afrique (WISER), qui vise à améliorer la production et l'utilisation des informations météorologiques et climatiques dans la région de l'Afrique subsaharienne. WISER a été conçu par DfID en 2015 pour inciter les décideurs et les groupes vulnérables, notamment les jeunes et les femmes, à utiliser les informations sur le climat. Pour en savoir plus sur WISER, consultez

https://www.uneca.org/wiser/pages/about-wiser

[1]http://www.fao.org/3/a-BO092E.pdf

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