Censé garantir l'assistance médicale aux plus démunis, ce système truffé de lacunes se voit détourné vers l'accès à d'autres services sociaux
La carte RAMED n'est-elle pas en train de remplacer l'ancien « Certificat d'indigence » qui attestait de la situation financière précaire de son titulaire et lui permettait de bénéficier de certains avantages sociaux ? En effet, disposer d'une telle carte est devenu une condition sine qua non pour bénéficier du programme Tayssir dans les communes urbaines nouvellement ciblées. L'accès à l'aide directe pour les veuves en situation de précarité ayant à charge leurs propres enfants, est également conditionné par la détention d'une carte RAMED. Idem pour les personnes en situation de handicap qui veulent bénéficier du Fonds de cohésion sociale. Une situation qui suscite moult interrogations puisque le décret n° 2-08-177 du 29 septembre 2008 portant application des dispositions du livre III de la loi n° 65-00 relative au régime d'assistance médicale tel qu'il a été modifié et complété par le décret n° 2-11-199 du 6 septembre 2011, considère le RAMED comme système de couverture médicale destiné aux personnes économiquement faibles qui ne sont assujetties à aucun des régimes d'assurance maladie obligatoire de base. Aucun article de ladite loi ne l'habilite à devenir un critère obligatoire pour jouir des autres services d'aide sociale.
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