La France fait actuellement l’objet dans la presse togolaise et sur les réseaux sociaux de violentes attaques en lien avec le franc CFA qui est abusivement présenté comme un instrument de politique néocoloniale. Certains n’ont pas hésité à présenter la zone-franc comme un système équivalent à celui mis en œuvre pendant la seconde guerre mondiale par les nazis pour piller les ressources de la France. La réaction de l’ambassadeur de France à Lomé, par ailleurs auteur dans les années 80 d’un manuel sur la zone-franc publié à la Documentation française, a été sollicitée. Voici l’entretien exclusif…
Togobreakingnews.info: Que pensez-vous des critiques adressées, ces dernières semaines, par certaines personnalités politiques italiennes à la France qui maintiendrait les pays africains de la zone franc dans un état de sous-développement via le franc CFA ?
Marc Vizy: La France fait l’objet depuis plusieurs mois d’accusations répétées, injustes, outrancières et sans fondement en ce qui concerne le franc CFA. S’agissant des commentaires de personnalités italiennes, le Quai d’Orsay a réagi. Je ne peux rien ajouter. J’observe cependant que beaucoup en Afrique considèrent que ces critiques n’émanent pas des personnalités les mieux qualifiées politiquement pour se poser en défenseurs du continent.
Le ministre italien du développement économique, du travail et des politiques sociales, Luigi DI MAIO évoque le franc des colonies. A-t-il raison ?
Il aurait effectivement eu raison… il y a 60 ans : le franc CFA signifiait alors « franc des Colonies Françaises d’Afrique ».
Il lui a certainement été rappelé que, depuis les indépendances, « franc CFA » signifie « Franc de la Communauté Financière Africaine » pour la zone UEMOA et « Franc de la Coopération Financière en Afrique centrale » pour la zone CEMAC.
Il reproche à la France d’imprimer les francs CFA…
Les billets et les pièces en francs CFA sont effectivement fabriqués en France. Il s’agit d’un choix technique et économique, la France disposant d’une longue expérience dans le domaine et fabriquant des monnaies sécurisées.
L’externalisation de la production de monnaie n’est d’ailleurs pas le propre du franc CFA. Le franc guinéen, le birr éthiopien, le shilling ougandais sont par exemple fabriqués en Angleterre.
C’est en Allemagne que sont fabriquées les monnaies de la Mauritanie, de l’Erythrée, de la Tanzanie ou de de la Zambie. Le Libéria confie la fabrication de sa monnaie aux Etats-Unis d’Amérique.
Madagascar qui n’est pas dans la zone-franc confie la production de ses billets à la France. Il n’y a d’ailleurs, en Afrique, que 9 pays qui fabriquent eux-mêmes leur propre monnaie.
La vérité est que ce sont bien les Etats africains membres de la zone-franc qui, eux-mêmes, « frappent monnaie » car ce sont eux qui décident de la quantité de monnaie mise en circulation, et certainement pas la France.
Il affirme qu’avec le franc CFA, la France finance sa dette…
Il a peut-être été influencé par la lecture d’infox qui circulent sur les réseaux sociaux et qui présentent de façon mensongère le placement au Trésor français d’une partie des réserves africaines en devises comme une sorte d’impôt que ferait payer la France aux pays africains membres de la zone-franc.
Evidemment, le franc CFA ne finance pas la dette française. C’est purement mensonger que d’affirmer cela.
Simplement ceux qui trouvent intérêt à dénigrer la France et les pays africains de la zone-franc prétendent que l’obligation de centraliser les réserves de change dans les banques centrales (BCEAO et BEAC) et pour elles d’en placer 50% au Trésor français (obligation qui relève du mécanisme financier de garantie de la convertibilité du franc CFA) serait une taxation ou une forme de captation par la France des richesses des pays africains. C’est complétement faux !
D’ailleurs ce placement au Trésor français est avantageusement rémunéré par la France et rapporte plusieurs dizaines de millions d’euros aux pays de la zone-franc.
Ne pas faire la distinction entre un placement, où comme dans une banque l’on peut utiliser son argent à tout instant, et un impôt révèle soit de graves lacunes en matière économique, soit, plus vraisemblablement, beaucoup de mauvaise foi chez ceux qui propagent ces infox sur Internet.
Certains économistes considèrent que le compte d’opérations ne devrait plus être logé au Trésor français mais à la Banque Centrale Européenne (BCE) …
C’est une idée intéressante… en théorie. Je les invite à aller en parler aux pays de la zone euro. Et à demander aux autorités italiennes par exemple de contribuer à la garantie de convertibilité du franc CFA que la France assume seule aujourd’hui. Je crains qu’ils ne recueillent qu’un succès d’estime
Parlons de cette garantie de convertibilité que vous évoquez : pourquoi s’il y a convertibilité, ne peut-on pas changer nos francs CFA dans les banques quand on arrive en Europe ?
Vous avez raison. C’est une vraie question. La convertibilité est cependant bien réelle.
Lorsqu’un ressortissant d’un pays de la zone-franc, titulaire d’un compte en francs CFA dans une banque de son pays, voyage, en Italie par exemple, il peut, à tout moment, retirer des euros dans les distributeurs avec la carte émise par sa banque. Il peut faire ses achats en euros avec sa carte. Il bénéficie donc librement de cette convertibilité.
De même, lorsqu’un opérateur économique africain de la zone-franc a besoin de payer un fournisseur italien en euros, sa banque lui fournit ces euros et son fournisseur et lui-même bénéficient eux-aussi de la convertibilité garantie par la France.
Mais s’agissant des billets et des pièces, ils ne peuvent effectivement pas être changés dans les banques à l’extérieur de leur zone d’émission. Cela ne résulte aucunement d’une décision de la France mais de mesures de précaution, décidées en 1993, par les banques centrales africaines (BCEAO et BEAC) pour éviter des mouvements de capitaux non-justifiés vers l’Europe. D’ailleurs le change des billets n’est pas possible non-plus entre les zones UEMOA et CEMAC. Il s’agit de mesures prises par les instances africaines dans l’intérêt des économies africaines et ayant pour objet la transparence des mouvements de capitaux.
La plupart des billets des autres pays africains n’est d’ailleurs pas changeable en Europe.
Mais la zone-franc n’est-elle pas quand même une survivance coloniale ? M. Kako NUBUKPO évoque une économie de sujétion coloniale…
Il est exact que la zone-franc a été créée après-guerre au moment de la colonisation et qu’elle visait une forme d’union économique et monétaire entre la France et ses colonies en Afrique.
Mais aujourd’hui le dispositif a complétement changé et n’a plus rien de colonial. C’est au contraire un mécanisme moderne, entièrement aux mains des Etats africains, qui jouit d’une très bonne réputation dans les milieux financiers internationaux et qui permet aux Africains concernés de disposer d’une monnaie solide.
Présenter la zone-franc comme un dispositif colonial n’est pas digne. Si la zone-franc était un instrument de domination néocoloniale, il y a longtemps que les pays concernés l’auraient quittée !
Quant à M. Kako NUBUKPO, ses difficultés avec le franc CFA sont plutôt à rechercher dans l’historique de ses relations avec la BCEAO…. Mais comme c’est un économiste avisé, il reconnait aussi que la zone-franc alimente bien des fantasmes. Alors puisque c’est un ami de la France - il a travaillé pour la Francophonie et pour des structures publiques françaises - je l’invite à sortir de l’ambiguïté vis-à-vis de la France et à prendre sa défense lorsqu’elle est injustement attaquée. Qu’il conteste le dispositif ou critique la politique monétaire des banques centrales, il en a parfaitement le droit. Cela participe du débat économique. Mais qu’il laisse dire que, par le franc CFA, la France perpétue une forme de domination coloniale n’est pas compréhensible de la part d’un ami de la France. Je suis sûr qu’il va se ressaisir et appeler à la modération dans un débat qui doit rester apaisé.
La France, avec le franc CFA, ne place-t-elle pas sous tutelle monétaire les pays de la zone franc ?
Absolument pas. La France n’est présente ni dans les conférences des chefs d’Etat de la zone-franc, ni dans les conseils et comités ministériels qui sont les instances qui définissent et mettent en œuvre la politique monétaire dans chacune des deux zones.
Elle n’est plus représentée, et encore très minoritairement, que dans les instances des deux banques centrales (BCEAO et BEAC) au titre de la garantie de convertibilité qu’elle assure. Mais elle n’y exerce aucune tutelle. Elle n’y a ni voix prépondérante, ni droit de véto.
La France ne prive-t-elle pas les pays de la zone-franc de leur souveraineté monétaire ?
Pas du tout. Les pays de la zone-franc, comme les pays de la zone-euro ont décidé librement de mettre en commun leur souveraineté monétaire et de la confier à une même banque centrale (la BCEAO et à la BEAC en Afrique, comme la BCE en Europe). Ils ont par ailleurs décidé de maintenir un partenariat avec la France qui garantit la convertibilité de leur monnaie.
Pourrait-on croire sérieusement que ce serait sous la contrainte de la France que la Guinée Bissau et la Guinée équatoriale qui ne sont pas d’anciennes colonies françaises auraient confié leur souveraineté monétaire aux banques centrales de la zone-franc?
Les pays africains de la zone-franc ne sont d’ailleurs pas les seuls pays d’Afrique à avoir négocié des accords de partenariat monétaires avec des pays à monnaie forte. Si, demain, les pays de la zone-franc décidaient de renoncer à ce partenariat, la France n’aurait ni la volonté, ni le pouvoir de les en empêcher. La France est parfaitement décontractée sur ce point
Le Président MACRON l’a dit devant les étudiants de l’université de Ouagadougou : si un pays décide de ne plus être dans la zone-franc, demain, il n’y est plus. Cela a d’ailleurs déjà été le cas avec la Mauritanie qui, pour des raisons qui lui sont propres a quitté la zone-franc en 1973 et avec le Mali qui l’a quittée en 1962 puis a jugé préférable de la réintégrer en 1984.
La France n’est pas le maître de la zone-franc mais elle en est le garant. Elle considère que c’est un bon système pour les pays africains membres mais elle n’entend en rien l’imposer. Elle est par ailleurs ouverte à la discussion sur les paramètres de ce dispositif (nom de la monnaie, périmètre du dispositif etc.), le président MACRON l’a également affirmé à Ouagadougou.
Les pays de la zone franc se soumettent-ils à une sorte de servitude volontaire avec la zone-franc ?
Prétendre cela est insultant vis-à-vis de dirigeants africains qui, en toute responsabilité, bâtissent l’intégration monétaire africaine.
Luigi DI MAIO voit dans le franc CFA la cause du départ des réfugiés pour l’Europe…
C’est fantaisiste. Les statistiques sont une nouvelle fois éclairantes : en 2017, selon l’Union européenne, seuls 3 pays africains (Nigéria, Erythrée et Guinée) comptent parmi les 10 pays les plus pourvoyeurs de migrants. Aucun d’entre eux ne fait partie de la zone-franc.
Il ajoute que la France en imprimant le franc CFA empêche les pays africains de se développer…
C’est l’inverse. Une monnaie commune crée les conditions de l’émergence économique.
D’ailleurs les statistiques parlent d’elles-mêmes :
- En 2018, selon le FMI, 4 pays membres de la zone-franc (Côte d’Ivoire, Sénégal Bénin et Burkina Faso) figurent dans le Top 10 des pays d’Afrique subsaharienne qui enregistrent les plus forts taux de croissance ;
- En termes de PIB par habitant et d’IDH, les pays de la zone-franc n’ont rien à envier aux autres pays africains.
En effet, l’appartenance à la zone-franc présente de nombreux avantages :
- Elle évite l’hyperinflation et, en cela, protège le pouvoir d’achat des consommateurs des pays membres. Le taux d’inflation moyen a été ces dernières années autour de 3% dans la zone-franc contre 9% dans les autres pays africains ;
- Elle favorise les investissements extérieurs grâce à la stabilité et à la convertibilité de la monnaie et grâce à des taux directeurs des banques centrales plus bas (environ 2,5% dans la zone-franc en 2016 contre 18% au Nigéria et 26% au Ghana) ;
- Elle confère aux économies de la zone une forme de résilience qui leur permet de mieux résister à des chocs externes comme la chute entre les pays de la zone en mutualisant les réserves de change et en mettant en œuvre des politiques monétaires communes ;
- Comme dans la zone-euro, elle favorise la rigueur budgétaire en fixant des critères de convergence communs ;
- Elle facilite le commerce à l’intérieur de la zone.
Mais cependant les pays de la zone-franc restent parmi les plus pauvres et le chômage y sévit, le commerce entre les Etats reste limité tout comme le volume des crédits distribués…
Je vous rassure tout de suite, personne ne prétend sérieusement que la zone-franc guérit les écrouelles, peut mettre fin au réchauffement climatiques et améliore les rendements dans les champs de maïs… La zone-franc ne garantit pas non-plus la prospérité éternelle des ressortissants des pays membres… Pas plus que la zone-euro dans laquelle il y a aussi des problèmes économiques et sociaux…
Soyons sérieux : la zone-franc, instrument monétaire, est un outil de politique économique parmi d’autres… avec la politique fiscale, la politique de soutien aux investissements, la politique budgétaire, les politiques sectorielles, la planification économique etc.
Elle ne résout pas toutes les difficultés de pays aux ressources naturelles souvent limitées, aux économies encore insuffisamment diversifiées, au climat difficile et à la situation sécuritaire parfois fragile.
Elle n’exonère pas les banques centrales du respect de règles prudentielles de bon sens.
Mais ce dont je suis certain, c’est que les pays de la zone-franc connaitraient des situations plus difficiles encore, s’ils n’avaient pas décidé d’une monnaie et d’une politique monétaire communes.
La zone-franc n’est-elle pas tout de même un frein à l’industrialisation ?
Trouvez-vous la Côte d’Ivoire moins industrialisée que le Ghana ? Les déterminants de l’industrialisation sont loin d’être tous monétaires.
La zone-franc n’est-elle pas d’abord conçue pour favoriser les entreprises françaises ?
Bien sûr que non. Et si c’était le cas, la machination ne serait pas très efficace ! Les parts de marchés de la France dans les pays de la zone-franc n’ont cessé de s’éroder depuis 20 ans. En 2016, la France ne représentait plus que 14% des importations des pays de l’UEMOA et de la CEMAC.
Il était d’ailleurs normal que ces pays diversifient leurs sources d’approvisionnement et leurs débouchés. Aujourd’hui la France n’est plus le partenaire commercial privilégié de l’Afrique francophone. Par exemple, les produits chinois sont les plus présents.
Heureusement des entreprises françaises restent implantées en Afrique, avec une certaine éthique, mais la stabilité et la solidité du franc CFA ne les favorisent pas davantage que les entreprises allemandes, italiennes, chinoises ou américaines.
La zone-franc ne contribue-t-elle pas au pillage des richesses africaines par la France ?
Il faut cesser de fantasmer. La France ne représentait plus, en 2016, que 6% des exportations des pays de l’UEMOA et 3% de celles des pays de la CEMAC.
J’ai pu lire aussi que le dépôt de 50% des réserves de change au Trésor français contraignait les pays africains à brader leurs ressources naturelles pour alimenter en devises ce compte d’opérations, alors qu’aucun montant minimum n’est fixé en valeur absolue et que ce compte peut tout à fait être débiteur lorsqu’une banque centrale africaine est à cours de devises et que la France lui en fournit !
Certains, comme M. Nicolas AGBOHOU, c’est irresponsable, affirment même au mépris de la plus élémentaire vérité, que la France applique aux pays de la zone-franc le même système de captation de richesses que celui utilisé par les Nazi en France pendant la guerre. L’intéressé s’est lui-même gravement discrédité en écrivant cela.
Des personnalités panafricanistes dénoncent un appauvrissement de l’Afrique par la France du fait de la zone-franc. Quelle est votre réaction ?
Le panafricanisme est à la base un mouvement qui se fixe comme objectif l’unité et la solidarité entre les nations africaines. De même que l’on est favorable à l’unité européenne, on ne peut qu’être en faveur de tout ce qui rapproche les peuples d’Afrique.
Mais également, de même que l’unité européenne ne se fait pas contre les autres pays, le véritable panafricanisme ne se construit pas sur la haine de l’autre ou sur le rejet des responsabilités sur d’autres pays. Si l’on veut promouvoir le panafricanisme, il faut le nourrir de projets positifs pour la jeunesse africaine et ne pas faire croire à cette jeunesse qui ne demande qu’à prendre son destin en main que toutes ses difficultés viendraient de la France, de la zone-franc, du franc CFA ou d’ailleurs encore. Cela n’a pas de sens.
Et précisément, existe-t-il un outil de politique économique plus panafricaniste que la zone-franc ? Une quinzaine de pays a décidé de cheminer en commun et de partager la même monnaie. D’autres pays pourraient les rejoindre un jour. C’est cela l’intégration africaine ! Ce ne sont pas des slogans mais des actes que les dirigeants africains posent patiemment pour intégrer leurs économies et leurs marchés.
Je suis sûr que M. Kémi SEBA par exemple qui, et c’est tout à son honneur, se réclame du panafricanisme, et dont je veux postuler qu’il est honnête intellectuellement, deviendra un ardent partisan de la zone-franc lorsqu’il l’aura étudiée plus attentivement.
Lui qui se veut aussi un militant anti-impérialiste, et il a tout à fait raison de l’être, constatera également, à la lumière de ses recherches, que la zone-franc, outil de coopération monétaire entre les mains de dirigeants africains pleinement souverains, est tout le contraire d’un instrument de domination de la France sur les pays de la zone-franc.
Quel est, plus généralement, votre point de vue sur le débat autour de la zone franc et du franc CFA ?
Il s’agit d’un débat dévoyé et qui n’a plus rien de rationnel. Il est instrumentalisé par des mouvements politiques qui veulent recruter leurs militants dans une jeunesse africaine qui aspire au progrès et au bien-être mais qui souffre parfois de constater que des retards de développement freinent ses légitimes espoirs.
Alors, plutôt que de rassembler cette jeunesse autour de projets de développement crédibles, certains préfèrent lui inoculer une sorte de conscience victimaire et lui faire croire que si cela ne va pas toujours bien en Afrique, c’est à cause de la France et du franc CFA.
Non seulement cette démarche qui vise à salir injustement la France est d’une profonde malhonnêteté, mais le plus grave est qu’elle tente de démobiliser les jeunes pour en faire les militants trompés d’une cause illusoire.
Ceux qui promeuvent le dolorisme plutôt que le sens de l’effort et le goût du projet portent une lourde responsabilité vis-à-vis de leurs pays et de leurs jeunesses.
Nous savons d’où viennent ces mensonges. Nous savons où vivent ces pourfendeurs de la zone-franc. Ils sont le plus souvent en Europe ou en Amérique du Nord et, eux, n’auraient rien à craindre de la déstabilisation monétaire de leurs pays d’origine. Si elle advenait, ils continueraient tranquillement à consommer en euros ou en dollars ! Et pour certains avec les revenus qu’ils tirent de leurs contrats avec des établissements publics français…
On peut aussi se demander à qui profite une campagne de dénigrement de la France en Afrique…
Qui visez-vous là ?
Je ne vous répondrai pas. Ce serait faire injure à votre clairvoyance. En effet, il n’est pas difficile de deviner qui peut trouver gênantes en Afrique des entreprises françaises qui paient leurs impôts normalement aux Etats qui les accueillent ou respectent les réglementations environnementales ou anti-corruption…
Avez-vous noté qu’au Togo par exemple, ce sont deux entreprises françaises qui ont été, cette année encore, reconnues par l’Etat comme les plus civiques en matière fiscale ?
Mais ne peut-on pas débattre de la zone-franc ?
Bien sûr, on le peut. Mais le débat autour du franc CFA doit rester serein et il ne faut pas l’instrumentaliser.
Les universitaires, les étudiants, les analystes, les journalistes peuvent débattre de la politique monétaire menée par les banques centrales, de la quantité de monnaie à émettre, des taux directeurs, du curseur à placer entre l’objectif de faible inflation et celui de compétitivité à l’exportation… Les ministres des finances de la zone traitent aussi de ces questions importantes.
On peut même débattre de la pérennité de la zone-franc ou de son périmètre, le président MACRON n’a d’ailleurs exclu aucune question.
Mais pervertir le débat et proférer des assertions mensongères sur la zone-franc pour stigmatiser la France injustement, cela n’est pas acceptable.
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