Afrique: Hygiène et assainissement - Les engagements de Ngor toujours au point mort

Cérémonie de clôture de AfricaSan5 et FSM5, le jeudi 21 février 2019 au Centre Internationale de Conférence de Cape Town (Afrique du Sud)
20 Février 2019

Les engagements en matière d’hygiène d’assainissement que les décideurs africains avaient pris avec la Déclaration de Ngor (Sénégal) adoptée en 2015, sont loin d’être atteints. Une étude menée par le Conseil des Ministres Africains de l’Eau (AMCOW) et dont les résultats ont été rendus publics le mardi 19 février à Cape Town, révèle que plus de la moitié de la population africaine n’a toujours pas accès à l’assainissement de base. C’était à l’ouverture de la Conférence régionale sur l’assainissement en Afrique (AfricaSan 5/FSM5).

(Envoyé spécial) – Plus de la moitié de la population africaine n’a toujours pas accès à un assainissement de base. Le Conseil des Ministres Africains de l’Eau (AMCOW) l’a fait savoir à travers une étude dont les résultats ont été rendus publics ce mardi 19 février à Cape Town, en Afrique du Sud. C’était à l’ouverture officielle des travaux de la Conférence régionale AfricaSan 5/FSM5.

Cette étude qui évaluait le niveau de mis en œuvre des engagements pris par les gouvernements avec la Déclaration de Ngor (Sénégal) sur l’hygiène et l’assainissement adoptée le 27 mai 2015, lors de la 4ème Conférence régionale sur l’assainissement en Afrique (AfricaSan4), montre que la plupart des pays africains ont encore du chemin à faire dans ce domaine.

M. Kitch Bawa du Secrétariat d’AMCOW confie que l’étude montre un niveau faible de progrès réalisés en Afrique avec des inégalités persistantes. Les plus pauvres n’ont toujours pas accès à l’assainissement de base.

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Il est également relevé que l’engagement pris de consacrer 1% du budget national à l’hygiène et à l’assainissement n’est toujours pas réalisé malgré les nombreuses attentes.

A cela s’ajoute le fait que la moitié de la population rurale africaine qui n’a toujours pas accès à l’assainissement de base. En plus de l’absence de statistiques fiables dans ce secteur.

Comme bonne nouvelle, M. Bawa a brandi le semblant de mouvement noté au niveau de la coordination et du leadership avec beaucoup de pays qui ont, entre temps, créé des ministres en charge de l’hygiène et de l’assainissement.

Devant cet état de fait, M. Bawa interpelle les secrétariats de FSM et AfricaSan sur la nécessité de défendre une vision qui fait la promotion de « l’assainissement pour tous ».

Pour lui, il y a un besoin de travailler en partenariat pour que les populations africaines aient accès à l’assainissement.

A cet effet, il indique la recherche et l’innovation comme voie de salut pour espérer inverser la tendance. Il s’agit, pour lui, de disposer d’informations basées sur les faits, avoir des stratégies durables et Spécifiques, mesurables et applicables dans le temps (Smart).

Promouvoir des technologies accessibles aux populations pauvres

Aux yeux de plusieurs spécialistes qui ont prennent part à cette conférence de Cape Town, il convient de trouver des solutions nouvelles et innovantes de concert avec les communautés. Mais surtout des technologies utilisables pour les populations pauvres.

Pour Dr Mamohloding Tihagale, chef de la coopération internationale et du partenariat de la Commission de recherche sur l’eau, les décideurs doivent être d’accord que trouver des moyens d’assainissement pour tous les Africains est un droit humain.

D’où l’opportunité, selon le Dr Canisius Kananjire, Secrétaire Exécutif d’AMCOW, de cette cinquième conférence dont l’objectif est d’accélérer les engagements avec tous les décideurs et les partenaires techniques et financiers mais surtout de rompre avec les anciennes démarches.

Une dynamique qui aura l’obligation de ne laisser aucun pays africain en reste sans oublier la participation du secteur privé.

C’est ainsi qu’au terme de ce conclave de Cape Town, il est attendu une déclaration forte pour le renforcement de l’investissement dans le secteur de l’assainissement.

L’Union africaine est ainsi invitée à organiser une conférence pour améliorer les performances sur le plan de la mobilisation de ressource.

L’engagement ferme de l’Allemagne

Dans cette dynamique, Mme Daniela Krahl, Représentante du Ministre de la Coopération Economique et du Développement de la République Fédérale d’Allemagne annonce une étude qui sera menée sur une dizaine d’année sur l’eau et l’assainissement en Afrique.

Ce qui, à son avis, confirme l’engagement ferme de son pays à apporter des soutiens à l’Afrique dans le domaine de l’hygiène et de l’assainissement. « L’Allemagne sera un bailleur de fonds de l’Afrique dans le secteur eau et assainissement ».

Sur cette lancée, le ministre de l’eau et de l’assainissement de l’Afrique du Sud, M. Gugile Ernest Nkwinti pense que les acteurs doivent rapidement consentir des investissements nécessaires pour améliorer les conditions de vie des ménages.

Pour lui, l’Afrique a besoin d’une gouvernance coopérative pour surmonter le défi de l’assainissement.

M. Nkwinti invite ainsi les scientifiques a considéré l’eau usée comme un début de solution à leur portée.

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