L’Afrique anglophone attire plus d’investissements que l’Afrique francophone. Ce constat a été partagé lors d’un panel organisé par Women Investment Club (WIC Sénégal), le vendredi 8 mars 2019 en marge de la célébration de la Journée Internationale des Femmes.
« Les freins à l’investissement privé en Afrique » a été le thème autour duquel WIC Sénégal avait convoqué la réflexion menée par des panélistes unanimes sur la prédominance de l’Afrique anglophone par rapport aux flux d’investissement.
Un état de fait que le patron du Fonds d’investissement, Teranga Capital, M. Olivier Furdelle, lie à l’inadéquation entre l’offre et la demande en investissement relevé dans les pays francophones.
Dans cette même dynamique, M. Makha Sy, expert-comptable de son état, met le curseur sur l’absence d’un cadre légal adéquat pour inciter des investissements structurants en zone francophone.
A son avis, la maitrise de l’anglais est aussi un élément essentiel que les investisseurs devraient régler pour s’ouvrir les portes des places financières qui ont des potentialités importantes.
Le Directeur général du Fonds Souverain d’Investissements Stratégiques (Fonsis), pour sa part, point du doigt le niveau de maturation des investissements des pays francophone.
M. Ibrahima Kane, le juge très faible comparé à celui d’un pays comme l’Afrique du Sud.
Devant cet état de fait, il plaide pour le développement du métier de l’investissement dans nos pays.
Pour sa part, Mme Evlyne Tall, Directrice du Fonds syndiqué WIC Capital, n’y est pas allée par le dos de la cuillère.
Cette ancienne patronne du Groupe Ecobank met les pieds dans le plat en notifiant la différence qui existe sur les systèmes de formation anglophone et francophone.
Elle explique la robustesse de l’industrie financière anglophone par le système éducatif des pays qui ont l’anglais en partage et qui pousse à l’initiative et enseignent par l’action.
Ce qui, de l’avis de Mme Tall, fait que les pays anglophones ont un tissu entrepreneurial plus épais. Un facteur essentiel pour l’investissement qui privilégie les zones où la consommation constitue un marché solide et rentable.
Devant une telle fébrilité, Evelyne Tall pense que les pays francophones doivent raisonner en termes d’ensemble (CEDEAO, CEMAC…) pour espérer renforcer leur industrie financière.
Ce qui fait dire à Mme Thiaba Camara Sy qu’il y urgence, pour les pays francophones, à rattraper le temps perdu.
Une opération qui devrait, selon plusieurs observateurs qui ont pris part au panel, débuter par donner plus de visibilité à l’industrie sur l’investissement des pays francophones en éduquant l’État, les entreprises et les épargnants.
Sur cette même lancée, le directeur du FONSIS encourage la promotion des fonds d’investissements dans nos pays et invite à un regroupement des investisseurs en capital.
M. Kane juge également nécessaire de travailler à la maturité du marché financier en créant le rapprochement entre les entrepreneurs des centres de décisions étatiques.