Marrakech — « Le Gouvernement marocain a abattu un travail formidable » en préparant le terrain pour le lancement de la 52ème session de la Commission économique pour l'Afrique (CEA), déclare Giovannie Biha, Secrétaire exécutive adjointe de la Commission, aux professionnels des médias internationaux réunis à Marrakech, pour la session.
Elle dit que le thème de l'événement, intitulé, « La politique fiscale, le commerce et le secteur privé à l'ère numérique : Une stratégie pour l'Afrique », est très opportun pour les États membres africains de se l'approprier, le moment étant venu de financer et mettre en œuvre le Programme 2030 de l'ONU pour le développement durable ainsi que l'Agenda 2063 de l'Union africaine pour un continent pacifique, prospère et intégré.
Alors que la politique fiscale est cruciale pour mobiliser le capital des États membres afin de financer les infrastructures et de créer un environnement propice au développement durable, le secteur privé est au centre du type de production et de la valeur ajoutée dans les biens et services qui créeront des emplois et stimuleront des niveaux plus élevés de commerce intra-africain, argument-elle.
Une bonne gestion de la numérisation facilitera l'ensemble de ces processus et créera la synergie indispensable pour une Afrique mieux connectée, indique Lilia Hachem Naas, qui dirige le Bureau sous-régional de la CEA pour l'Afrique du Nord.
« Les technologies numériques aideront à mettre en place des méthodes plus transparentes, fiables et concrètes pour engendrer de bonnes pratiques fiscales qui répondent aux défis du développement de l'Afrique », poursuit-elle.
« Il s'agit d'encourager la complémentarité entre nos États membres et de promouvoir la coopération Sud-Sud ».
Les médias ont été priés de surveiller le lancement de l'édition 2019 du Rapport économique sur l'Afrique de la CEA, qui explique les préoccupations thématiques de la Conférence des ministres des finances, de la planification et du développement économique (COM) de cette année, également connu sous ce nom, le 23 mars 2019.
Ayant pour titre « La politique budgétaire pour le financement du développement durable en Afrique », ERA 2019 affirme que le meilleur moyen pour l'Afrique de mobiliser les revenus nécessaires pour conduire son développement durable et dans les délais prévus, repose dans l'élargissement et l'approfondissement de sa base fiscale, l'amélioration de son administration fiscale, l'évasion fiscale, l'amélioration de la collecte des recettes non fiscales, évitement des pièges des régimes d'exonération fiscale pour les investisseurs étrangers, l'élimination du fardeau de la dette avec un Retour sur investissement faible et l'exploitation des technologies numériques pour une conformité fiscale simple et rentable.
Adam Elhiraika, Directeur de la Division de la macroéconomie et de la gouvernance de la CEA, dont la Division a dirigé la rédaction du rapport, déclare à la presse que l'Afrique doit passer de son record de croissance de 3,2% en 2018 à une croissance à deux chiffres pour être sur la bonne voie et réaliser les transformations souhaitées par les agendas 2030 et 2063.
Des efforts frénétiques pour mobiliser des fonds pour le développement sont donc essentiels à cette fin.
Mais dans cette équation, « L'Afrique a des besoins financiers équivalents à 11% de son PIB annuel et nous ne pouvons pas compter sur des ressources extérieures pour combler cet écart financier mais sur la mobilisation des ressources nationales », fait-il savoir, tout en affirmant qu'une politique budgétaire saine est la clé pour mobiliser ces ressources afin d'investir pour réaliser les objectifs de développement.
Les trois responsables de la CEA soulignent le rôle capital que jouera la Zone de libre-échange continentale africaine (ZLECA) à accélérer le développement du continent, en tant que stimulateur de la fabrication, de la création d'emplois et de la concurrence dans les biens et services à valeur ajoutée.
Mme Biha se dit convaincue que le libre-échange deviendra une réalité en Afrique avec seulement la ratification nécessaire de deux pays supplémentaires pour atteindre le chiffre de 22 signataires, statutairement nécessaires pour que la ZLECA devienne opérationnel.
Pour M. Elhiraika, « Nous devons considérer la Zone de libre-échange continentale africaine comme une occasion en or qu'il ne faut pas manquer, mais nous [l'Afrique] devons de plus en plus compter sur nos propres ressources financières » pour la réaliser.
La presse est instamment priée d'examiner ces points de contact pour donner un sens aux différentes composantes de la COM 2019 dont elle fera un rapport dessus au monde dans les jours à venir.
Mme Hachem Naas dit que l'organisation de la Conférence des ministres des finances, de la planification et du développement économique de la CEA par le Maroc est une réaffirmation claire des liens de l'Afrique du Nord avec le reste du continent.