Cette lecture s'intéresse essentiellement à la production cinématographique tunisienne du troisième millénaire. Elle s'interroge autant sur le film de fiction que sur le film documentaire en essayant de contextualiser ou, du moins, de proposer des pistes de contextualisation, c'est-à-dire d'aborder les films dans leur relation avec les éventuels changements institutionnels et sociaux.
Il est évident que la date du 14 janvier 2011 s'impose comme une date charnière avec ce qu'elle suppose comme potentialité d'émancipation. On prête souvent aux révolutions politiques cette capacité de tout bouleverser, de remplacer l'ancien par du nouveau. Mais les révolutions artistiques sont plus longues à se mettre en place. Le processus est complexe. A moins qu'il ne s'agisse d'une injonction dans le cadre d'une programmatique politique et éminemment idéologique comme ce fut le cas avec le réalisme socialiste, au milieu des années trente, pensé, on l'oublie parfois, par le grand Maxime Gorki. L'art fut instrumentalisé après avoir été un large champ d'expérimentation...
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